Décès de l'abbé Guy Duminy
Il est décédé le 10 février 2017 dans sa 82è année après 12 ans de présence au presbytère de Colembert comme prêtre associé. Il fut veillé et accompagné par ses paroissiens qui avaient une véritable affection pour lui et cela était réciproque.
L'abbé Neveu, son "pioupiou" comme il l'appelait, jeune curé de la paroisse a su dire, dans l'homélie de ses funérailles, tout ce qu'il a été pour nous.
Homélie des funérailles de l'abbé Guy Duminy
Par l’abbé Jean-Christophe Neveu
Les funérailles de l'abbé Guy Duminy ont eu lieu mercredi 15 février 2017 en l'église Saint-Martin de Samer.
Voici le contenu de l'homélie pronnoncée lors de celles-ci par l'abbé Jean-Christophe Neveu :
"Quand j’ai appris la dernière hospitalisation de Guy, sa fin imminente et enfin son décès, j’étais à Lourdes pour une rencontre de préparation pour les pèlerinages de cette année 2017.
J’ai toujours eu l’habitude de ramener un petit souvenir à Guy.
Cette fois-ci, c’est la page d’Evangile que nous venons d’entendre, le récit de la Visitation et le cantique du Magnificat que je souhaite offrir à Guy.
« Le seigneur fit pour moi des merveilles » est le thème pastoral pour les pèlerinages à Lourdes cette année.
En priant devant la Grotte le 10 février, j’ai remarqué que cette page d’Evangile évoque très bien la vie de Guy, son attachement à la Vierge Marie, Notre Dame de Boulogne en particulier, « maman Marie » comme il l’appelait, attache-ment manifesté, entre autres, dans les équipes du rosaire et les équipes notre dame qui reprennent le magnificat à la fin de chaque rencontre.
Il y avait très souvent la joie lors des rencontres avec Guy, l’« abbé Dum » comme on le surnommait parfois, la même joie qui a existé entre Elisabeth et Marie.
Le sourire de Guy, son rire, ses mimiques, ses expressions bien à lui resteront gravés en nous.
Parfois cette joie cachait pourtant bien des tristesses, des angoisses, des souffrances intérieures.
La joie se mêlait parfois à la croix, mais la foi lui redonnait la joie.
A chaque rentrée scolaire, il s’inquiétait pour savoir si l’on allait avoir assez de catéchistes pour les groupes d’enfants
« Quoi ? Nous avons un trésor à partager et nous sommes même pas capables de le transmettre ?»
Combien de nuits blanches pour faire et refaire une homélie ou une préparation pour ses interventions comme professeur ou aumônier.
Combien de nuits blanches passées à cause d’un souci, d’un drame dans une famille, dans le monde, dans la paroisse, dans l’Eglise.
Un mot ou une attitude pouvait le blesser fortement et le faisait ruminer très longtemps.
La vieillesse et la maladie progressives le peinaient.
Il fallait le rassurer et était très heureux d’être entouré.
Nous avions fêté ensemble, en communauté paroissiale, ses 50 ans d’ordination et ses 80 ans.
Merci aux personnes qui l’ont entouré dans les derniers mois, sa famille, le personnel soignant à domicile, Françoise et les paroissiens qui le conduisaient et qui le recevaient chez eux le midi pour le repas.
« Ah vous êtes formidables, vous en faites un rude tintouin pour moi», « eh bin on peut rire »
Comme Marie, Guy était compatissant avec les souffrances des hommes, des femmes, des jeunes qu’il rencontrait ou de qui on parlait.
Que de fois Guy s’est mis en route et remis en route, au fil des évolutions techniques et technologiques, au fil des nominations successives, en ayant le souci de mettre en route des laïcs pour les services au sein des paroisses, des services et des mouvements.
En 2008, lorsque l’abbé Jean Pierre Brunel et l’abbé Jacques Brisset ont quitté le secteur, il a eu peur de se retrouver seul.
Il m’a fraternellement accueilli et bien aidé dans mes années de « jeune piou piou ». Au final, 9 ans en tandem, avec une rencontre ou un appel téléphonique quasi quotidiennement, avec la prière du matin à 7h30 chez lui, ouverte à ceux qui voulaient venir, les repas du midi…
« C’est toi le chef », « t’es vraiment un maitre Cook » répétait-il souvent.
Que de fois Guy s’est mis en hâte pour aller visiter quelqu’un dans le besoin, parfois dans le mauvais temps ou tard le soir.
Que de fois il est parti célébrer une messe bien loin, et parfois avec très peu de participants.
« ah, cette fois-ci nous étions 10, mais en comptant le Seigneur » me disait-il en rentrant pour le repas du dimanche midi, un peu déçu.
Il disait souvent, avant d’entrer dans une maison, où vivait une famille en deuil ou avant d’aller dans une réunion qui allait être difficile : « passe devant moi Seigneur ».
Nous vivons cette messe dans l’action de grâce pour tout ce que Guy a fait pour nous.
Il a fait de grandes choses dans chacune de nos vies.
Notre présence ici ou les nombreux mots reçus en témoignent,
Mots reçus des jeunes qu’il a marié, baptisé, célébré leur 1ere communion et leur profession de foi.
Que Dieu lui pardonne les mauvais mots qu’il a pu dire,
De même que Dieu nous pardonne les mauvaises pensées ou mauvaises actions que nous avons pu avoir.
Guy participe maintenant au grand frichti éternel dans la demeure du Père, dont parle le prophète Isaïe, où il retrouve en particulier les membres de sa famille, ses frères prêtres récemment partis dans notre diocèse, Michel, Emile, Marcel, Pierre
sans oublier Jean-Pierre, il y a bientôt 7 ans.
Guy, le Seigneur a fait pour toi des merveilles.
Merci pour ce bout de chemin fait ensemble, les uns avec les autres.
A nous maintenant de poursuivre la route, et de porter ensemble la joie de l’Evangile.
Guy a abondamment semé la Parole de Dieu dans les cœurs au fil des 54 années de son ministère.
Maintenant, cette parole est appelée à germer et à porter du fruit.
A l’appel du concile provincial, et du projet diocésain d’évangélisation et de catéchèse, que Guy avait bien potassé pour la paroisse et les mouvements des équipes du Rosaire et des équipes notre Dame,
Faisons vivre nos communautés locales dans un souci de prier ensemble, de partager la Parole et de vivre le service fraternel.
Guy avait un attrait particulier pour le bienheureux Charles de Foucauld, il faisait partie d’une fraternité avec d’autres prêtres du diocèse, dont la plupart sont ici présents,
Egalement un attrait pour sainte Thérèse de Lisieux, elle qui a dit :
« Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même »
Comme Guy, dans nos familles, dans nos écoles, dans nos paroisses, dans nos villes et villages, dans nos groupes divers, apprenons à toujours mieux aimer, à toujours mieux donner, à toujours mieux nous donner nous-même, pour la gloire de Dieu et le salut du Monde.
Amen.
Quand j’ai appris la dernière hospitalisation de Guy, sa fin imminente et enfin son décès, j’étais à Lourdes pour une rencontre de préparation pour les pèlerinages de cette année 2017.
J’ai toujours eu l’habitude de ramener un petit souvenir à Guy.
Cette fois-ci, c’est la page d’Evangile que nous venons d’entendre, le récit de la Visitation et le cantique du Magnificat que je souhaite offrir à Guy.
« Le seigneur fit pour moi des merveilles » est le thème pastoral pour les pèlerinages à Lourdes cette année.
En priant devant la Grotte le 10 février, j’ai remarqué que cette page d’Evangile évoque très bien la vie de Guy, son attachement à la Vierge Marie, Notre Dame de Boulogne en particulier, « maman Marie » comme il l’appelait, attache-ment manifesté, entre autres, dans les équipes du rosaire et les équipes notre dame qui reprennent le magnificat à la fin de chaque rencontre.
Il y avait très souvent la joie lors des rencontres avec Guy, l’« abbé Dum » comme on le surnommait parfois, la même joie qui a existé entre Elisabeth et Marie.
Le sourire de Guy, son rire, ses mimiques, ses expressions bien à lui resteront gravés en nous.
Parfois cette joie cachait pourtant bien des tristesses, des angoisses, des souffrances intérieures.
La joie se mêlait parfois à la croix, mais la foi lui redonnait la joie.
A chaque rentrée scolaire, il s’inquiétait pour savoir si l’on allait avoir assez de catéchistes pour les groupes d’enfants
« Quoi ? Nous avons un trésor à partager et nous sommes même pas capables de le transmettre ?»
Combien de nuits blanches pour faire et refaire une homélie ou une préparation pour ses interventions comme professeur ou aumônier.
Combien de nuits blanches passées à cause d’un souci, d’un drame dans une famille, dans le monde, dans la paroisse, dans l’Eglise.
Un mot ou une attitude pouvait le blesser fortement et le faisait ruminer très longtemps.
La vieillesse et la maladie progressives le peinaient.
Il fallait le rassurer et était très heureux d’être entouré.
Nous avions fêté ensemble, en communauté paroissiale, ses 50 ans d’ordination et ses 80 ans.
Merci aux personnes qui l’ont entouré dans les derniers mois, sa famille, le personnel soignant à domicile, Françoise et les paroissiens qui le conduisaient et qui le recevaient chez eux le midi pour le repas.
« Ah vous êtes formidables, vous en faites un rude tintouin pour moi», « eh bin on peut rire »
Comme Marie, Guy était compatissant avec les souffrances des hommes, des femmes, des jeunes qu’il rencontrait ou de qui on parlait.
Que de fois Guy s’est mis en route et remis en route, au fil des évolutions techniques et technologiques, au fil des nominations successives, en ayant le souci de mettre en route des laïcs pour les services au sein des paroisses, des services et des mouvements.
En 2008, lorsque l’abbé Jean Pierre Brunel et l’abbé Jacques Brisset ont quitté le secteur, il a eu peur de se retrouver seul.
Il m’a fraternellement accueilli et bien aidé dans mes années de « jeune piou piou ». Au final, 9 ans en tandem, avec une rencontre ou un appel téléphonique quasi quotidiennement, avec la prière du matin à 7h30 chez lui, ouverte à ceux qui voulaient venir, les repas du midi…
« C’est toi le chef », « t’es vraiment un maitre Cook » répétait-il souvent.
Que de fois Guy s’est mis en hâte pour aller visiter quelqu’un dans le besoin, parfois dans le mauvais temps ou tard le soir.
Que de fois il est parti célébrer une messe bien loin, et parfois avec très peu de participants.
« ah, cette fois-ci nous étions 10, mais en comptant le Seigneur » me disait-il en rentrant pour le repas du dimanche midi, un peu déçu.
Il disait souvent, avant d’entrer dans une maison, où vivait une famille en deuil ou avant d’aller dans une réunion qui allait être difficile : « passe devant moi Seigneur ».
Nous vivons cette messe dans l’action de grâce pour tout ce que Guy a fait pour nous.
Il a fait de grandes choses dans chacune de nos vies.
Notre présence ici ou les nombreux mots reçus en témoignent,
Mots reçus des jeunes qu’il a marié, baptisé, célébré leur 1ere communion et leur profession de foi.
Que Dieu lui pardonne les mauvais mots qu’il a pu dire,
De même que Dieu nous pardonne les mauvaises pensées ou mauvaises actions que nous avons pu avoir.
Guy participe maintenant au grand frichti éternel dans la demeure du Père, dont parle le prophète Isaïe, où il retrouve en particulier les membres de sa famille, ses frères prêtres récemment partis dans notre diocèse, Michel, Emile, Marcel, Pierre
sans oublier Jean-Pierre, il y a bientôt 7 ans.
Guy, le Seigneur a fait pour toi des merveilles.
Merci pour ce bout de chemin fait ensemble, les uns avec les autres.
A nous maintenant de poursuivre la route, et de porter ensemble la joie de l’Evangile.
Guy a abondamment semé la Parole de Dieu dans les cœurs au fil des 54 années de son ministère.
Maintenant, cette parole est appelée à germer et à porter du fruit.
A l’appel du concile provincial, et du projet diocésain d’évangélisation et de catéchèse, que Guy avait bien potassé pour la paroisse et les mouvements des équipes du Rosaire et des équipes notre Dame,
Faisons vivre nos communautés locales dans un souci de prier ensemble, de partager la Parole et de vivre le service fraternel.
Guy avait un attrait particulier pour le bienheureux Charles de Foucauld, il faisait partie d’une fraternité avec d’autres prêtres du diocèse, dont la plupart sont ici présents,
Egalement un attrait pour sainte Thérèse de Lisieux, elle qui a dit :
« Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même »
Comme Guy, dans nos familles, dans nos écoles, dans nos paroisses, dans nos villes et villages, dans nos groupes divers, apprenons à toujours mieux aimer, à toujours mieux donner, à toujours mieux nous donner nous-même, pour la gloire de Dieu et le salut du Monde.
Amen. "