Accompagner les familles en deuil sur un chemin d'espérance
Témoignage d'un laïc au service des funérailles de son village, de sa paroisse.
Accompagner les familles en deuil sur un chemin d’espérance
Bernadette et Gabriel habitent Hermies. Le couple après avoir élevé trois enfants et une vie de commerçants bien remplie, ne s’est pas reposé sur ses lauriers, lorsque l’heure de la retraite a sonné.
En 2008, ils sont appelés à donner de leur temps aux migrants à Calais, avec le Secours Catholique. Quelques temps après, ne pouvant plus intervenir dans cette mission, ce sont les « Restos du Cœur »
d’Arras qui leur font appel pour une restructuration dans un local décent à Hermies.
Aujourd’hui, Gabriel œuvre pour la paroisse, particulièrement dans le cadre des célébrations de funérailles.
· Gabriel comment est venu ce nouvel appel ?
Monsieur le doyen Lecocq et l’abbé Michel Foulon puis l’abbé René Deleflie, sensibilisés par la pénurie de prêtres, nous ont incités à suivre une formation pour tenter de suppléer à cette carence, ceci en vue de l’accompagnement des familles en deuil et la célébration des funérailles, afin que la communauté chrétienne assume ce service essentiel auprès des familles éplorées.
Avec beaucoup de générosité 45 volontaires bénévoles ont été assidus à la formation. Le cheminement fut laborieux car le but premier était de sensibiliser les participants à « aller vers le prochain », partager sa peine, lui prouver de la compassion, même souffrir avec, jouer le rôle de Simon de Cyrène quand il a aidé, presque malgré lui, à porter la Croix du Christ. C’est ainsi qu’en 1996, Mgr Derouet, alors évêque d’Arras, nous a chargés, dans une lettre de mission d’assurer au mieux ce service en équipe.
· Etes-vous nombreux à assumer ce service ?
Sur Hermies, c’est d’abord avec Marie-Aimée C. et Elisabeth R. que nous rendons visite dans la famille du défunt pour préparer ensemble la célébration. Anne-Marie C. et Michèle D. se chargent de la prière la veille au domicile et l’accompagnement au cimetière. René D. assure la préparation matérielle de l’église et une chorale complète l’équipe.
· Comment vivez-vous ce service d’Eglise ?
Il m’est difficile, malgré une volonté certaine, d’aller au-devant de mon prochain et plus encore de lui exprimer oralement mes plus sincères condoléances ; c’est donc dans ce service essentiel d’accompagnement des familles en deuil que je trouve un moyen infaillible de rapprochement auprès des personnes qui ont besoin d’une présence en ces moments éprouvants. Cette mission est pour moi un service d’Eglise. Elle permet la rencontre avec beaucoup de gens, des croyants avec lesquels on trouve un enrichissement dans le partage de la foi, mais aussi avec des personnes en recherche que l’on découvre et qui nous surprennent. L’avantage certain pour nous, résidants au milieu du village, que nous pouvons tirer de cette proximité, c’est une connaissance personnelle de nos concitoyens, de ce fait, nous pouvons adapter, faire coller la célébration à la personnalité du défunt.
· Et pour le commentaire de l’Evangile, comment faites-vous ?
L’Evangile, la Bonne Nouvelle anime ma vie. Son libre choix me fait approfondir personnellement mes connaissances et il est intéressant de reprendre celui qui est le plus proche du décès : en effet la Sainte Ecriture étant un hymne à l’Amour et à l’Espérance, elle nous permet de réfléchir ensemble au message que le Christ désire nous transmettre en ces moments difficiles. La Parole ne limite pas les funérailles à la célébration mais ouvre les rencontres sur des liens cordiaux indélébiles.
Aller vers l’autre, être témoin de l’Amour du Père et surtout communiquer l’espérance d’une vie éternelle, être le messager du Seigneur, quelle belle mission !