Agriculture et covid-19
Témoignage d'un agriculteur
Agriculture et Covid19…
Témoignage d’un agriculteur
Avec mon épouse, nous sommes agriculteurs sur la commune de Zutkerque où nous élevons quatre-vingts vaches laitières ; nous cultivons aussi du lin, des céréales, de la betterave à sucre et de la chicorée à café.
Depuis le confinement, notre activité s’est intensifiée avec le retour du soleil qui a permis de commencer les travaux des champs. Emile et Julie, 12 et 11 ans, participent à notre travail l’après-midi après leur « télétravail » du matin.
Notre travail quotidien d’éleveur continue grâce à la mobilisation générale des filières alimentaires qui permettent chaque jour de nourrir soixante sept millions de français. L’approvisionnement en agrofourniture, aliment du bétail, se fait encore sans trop de problèmes. Notre matériel peut toujours être réparé mais l’accès aux pièces détachées pourrait se compliquer. Le vétérinaire et l’inséminateur assurent toujours leur travail mais réduisent leurs déplacements.
Tout fonctionne encore, les usines agroalimentaires, celles qui fabriquent les emballages, les entreprises de transport et enfin les distributeurs, chaque maillon dépend du suivant : mesures barrières strictes au sein de nos exploitations et le respect de celles-ci s’impose pour la santé et la pérennité de l’activité de nos partenaires ainsi que la nôtre.
Les enfants prêtent leur concours aux travaux de la ferme
A l’heure où un milliard de personnes souffre toujours de faim dans le monde, cette prise de conscience du caractère vital du secteur agricole se fait dans la peur de manquer.
Notre métier d’agriculteur nous oblige régulièrement à nous adapter. Nous essayons de réduire notre empreinte carbone, d’utiliser moins de produits phytosanitaires et notamment moins d’insecticides, d’être au point sur la réglementation du travail avec un document unique actualisé.
L’arrivée du virus va sans doute remettre en cause l’ordre des priorités de chacun, l’attente des consommateurs et leur regard vis-à-vis de notre profession sera amené à changer.
Christophe Savary