Baptisés dans l'Esprit
Edito 2016-10 Pentecôte
Baptisés dans l’Esprit…
On aurait pu intituler ce numéro, publié au lendemain de la fête de Pentecôte : “Le temps de l’Eglise”. On y trouvera un compte rendu de la rencontre de Mgr Jaeger avec les diacres permanents du diocèse. Une place importante est donnée à Michel Candas, prêtre Fidei donum et, enfin, une déclaration du pape concernant la place des laïcs au sein de l’Eglise. Tous ne se retrouveront peut-être pas dans cette conception de l’Eglise, en particulier ceux qui n’apprécient pas Vatican II, parce que le concile aurait fait la part trop belle aux théologies du Peuple de Dieu et du laïcat. S’il fallait reprendre le diction : “on ne peut être et avoir été” peut-être il faut aussi en accepter la signification : “ On ne peut pas vivre au présent et en même temps vivre dans le passé”. Vouloir vivre l’Eglise comme elle était avant-hier ne correspond sans doute pas à vivre au souffle de l’Esprit saint qui fait toutes choses nouvelles.
Les chrétiens du Brésil venus à Arras et Noeux-les-Mines avec leur évêque Mgr Bandeira Coelho voulaient rendre hommage à l’abbé Michel Candas. Dans les paroisses du diocèse où il fut inséré, en particulier à Noeux, “il a découvert le milieu ouvrier, surtout les ouvriers mineurs de fond. Cela l’a prédisposé à avoir une prédilection et une attention privilégiées envers les plus pauvres chez nous puis au Brésil”. Dans l’immédiat après concile Mgr Huyghe a voulu répondre aux évêques d’Afrique et d’Amérique latine qu’il avait fréquentés, en leur faisant don de prêtres au nom de la foi commune (fidei donum). Beaucoup de chrétiens on soutenu ces initiatives et l’abbé Candas en particulier. Aujourd’hui le don se fait davantage en sens inverse.
La rencontre de Mgr Jaeger avec les diacres permanents, dont le nombre continue à augmenter est aussi un héritage de Vatican II. Le premier d’entre eux, dans le diocèse et pour le Secours catholique, fut Jean Patte. Priorité était alors donnée au témoignage par le service, en particulier la diaconie (diacre ou serviteur) : le rétablissement du diaconat permanent s’inscrit dans l’esprit général d’une Église en «sympathie profonde pour le monde», en solidarité avec l’humanité dont elle partage «les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses », une Église, «Peuple de Dieu», «servante et pauvre». Cependant les questions diverses qui furent posées au cours de la journée témoignent d’une transition vers le service de la liturgie et la célébration des baptêmes, mariages et, occasionnellement, des funérailles. Pour être plus complet sur la mission des diacres, il faudrait reprendre les cours de formation Lille-Arras-Cambrai donnés au cours de l’année.
Enfin une page rapporte la réflexion du pape sur le place des laïcs dans l’Eglise, rappelant que la mission baptismale ne fait pas des laïcs les serviteurs des ministres ordonnés, mais qu’ils participent pleinement à la mission de l’Eglise.
Faut-il parler de l’apport du concile au passé ? Faut-il parler d’une nouvelle époque post-conciliaire ? Certains ont remis en cause le document issu du synode provincial parce qu’il accorde une place importante aux laïcs dans la vie des paroisses. Mgr lui-même n’invite-t-il pas à développer les formations diverses pour les laïcs. Il ne semble pas qu’il ait émis des réserves sur la place actuelle des laïcs, y compris dans les débats à propos des célébrations des funérailles. S’il a émis des réserves, c‘est lorsqu’un certain cléricalisme envahit la manière d’être de quelques-uns au point qu’on pourrait reprendre pour eux l’expression “plus papiste que le pape”, modifiée en “plus cléricaux que les clercs” !
Prêtres, laïcs ou diacres, nous participons à l’unique Corps du Christ, animés par l’unique Esprit, appelés à annoncer la Bonne nouvelle de l’amour de Dieu et du salut pour tous, y compris pour ceux qui sont au loin.
Abbé Emile Hennart