Bilan mitigé des récoltes de cet été
Moisson contrariée et contrariante
Bilan mitigé des récoltes de cet été
Moisson contrariée et contrariante
La météo pluvieuse, le manque de soleil et des températures très moyennes ont impacté le déroulement des moissons et ont fortement joué sur les nerfs des agriculteurs.
Une seule semaine de vrai beau temps fin juillet : ce fut le seul moment de l’été où les agriculteurs ont pu travailler sereinement, sans guetter le ciel.
L’importante pluviométrie du mois de juin a largement compromis les qualités et quantités de blé, orge, colza et pois de conserve. A Audruicq, il a été enregistré 179 millimètres pour ce mois, ponctué de pluies, d’orages, voire de grêle. Il faut remonter à 1999 pour retrouver un niveau de pluies aussi élevé. Le mois de juin signe, bien souvent, la fin de la végétation des céréales. Celles-ci ont donc mal fini leur cycle de végétation : du coup le remplissage des épis de blé ne s’est pas fait correctement.
Le reste de l’été fut très maussade : un jour, deux jours de beau temps, et de nouveau de la pluie, des orages (85 mm de pluies et orages pour juillet à Audruicq). Une moisson, qui commençait sous de mauvais auspices pour les agriculteurs, qui sont restés sur le qui-vive lors des jours de récolte, essayant de trouver les moments propices pour entrer dans les champs.
Débutée lors de la dernière semaine de juillet, la récolte de blé s’est éternisée jusque fin aout, voire début septembre dans certains secteurs. Les mauvaises conditions météo de juin et juillet ont provoqué des dégâts avant la récolte : du blé tombé par terre ou des épis cassés en raison du vent ou de l’humidité ambiante. Mais aussi parce que les moissonneuses-batteuses n’ont pu travailler lorsque les céréales étaient mures. Les rendements sont à la hauteur de la qualité des récoltes : petits rendements : 70 à 80 quintaux/hectare alors qu’en « bonne année ; ils peuvent aller jusque 100 quintaux à l’hectare, voire plus. Le poids spécifique (poids de 100 litres de blé dont la norme est à 76 kg/hl) est lui aussi très moyen : il varie de 65 à 75.
Les arrachages de lin, qui ont souvent lieu lors de la deuxième quinzaine de juillet, ont été fortement retardés en raison de la météo pluvieuse. Ils se sont prolongés jusque début août. Les rendements sont moyens : 6 tonnes à l’hectare (en bonne année, 7 à 8 tonnes).
La météo capricieuse de juin et de cet été inquiète aussi les producteurs de pomme de terre : l’excès d’eau, le manque de chaleur, la difficulté de faire les traitements adéquats au moment voulu, impactent fortement sur la qualité de la pomme de terre (pourrie ou gâtée) et questionnent sur sa conservation durant l’hiver.
Être agriculteur, c’est être tributaire de la météo et se plier à ses caprices : cet été, ce fut bien le cas.
Nadine Wullens