Entre la fabrication de deux masques
une catéchiste témoigne
Entre la fabrication de deux masques, une catéchiste témoigne :
Merci à toutes celles et tous ceux qui nous ont suivis dans la fabrication des masques en tissu distribués gratuitement aux personnes qui devaient aller travailler et n'avaient rien pour se protéger.
A force d'entendre parler de virus, manque de masque j'ai tout d'abord pensé à toutes ces personnes âgées fragiles autour de moi. Mais que puis-je faire? Une amie m'appelle pour avoir de mes nouvelles et me dit qu'elle a peur pour son fils parti travailler de nuit et qu'il n'avait rien pour se protéger lui et les autres. Je lui ai proposé de fabriquer des masques. J'ai du tissu, du fil, un peu d'élastique, une machine à coudre, quelques notions de couture : je vais essayer !
Combien sont-ils dans son groupe? Dites lui de passer en revenant du boulot, ils essaieront les masques et si ça va j'en ferais pour l'équipe de jour. Vous, vous cherchez l'élastique moi je couds.
Elle a téléphoné à ses contacts, moi je coupais, cousais, repassais et régulièrement nous avons à notre barrière ou à notre porte du tissus, de l'élastique : le "réseau élastique était né" comme on aime le dire en riant.
L'élastique se fait rare, cela ne nous arrête pas, elle coupe avec une autre personne des bandes de tissus pour faire des liens. Son fils et ses collègues décousent des vêtements pour récupérer de l'élastique.
Grâce à tout ce petit monde plusieurs centaines de masques ont été fabriqués et distribués. Si je ne cite pas de nom dans ce témoignage c'est que tout le monde a participé. Je pense à cette personne qui m'a déposé tout juste de quoi faire un masque dans ma boîte à lettres sans se faire connaître, à ce commerçant père de famille qui a acheté des draps pour me faire coudre des masques pour le personnel de l'école de ses enfants mais aussi pour l'autre école, une autre qui voulait un masque pour pouvoir apercevoir son petit fils, à cette mamie qui en vélo m'a apporté plusieurs fois tissus et élastique, ce gardien de magasin qui n'avait pas de masque cette autre personne qui m'amène aussi en vélo de quoi coudre.
J'ai beaucoup d'admiration pour eux. Merci à tous ceux qui ont pensé aux autres. Espérons que les enfants auront reconnu le sens du mot solidarité que nous essayons de leur expliquer au catéchisme .Prions pour que toute cette solidarité qui s'installe dans le monde reste dans la mémoire de chacun et devienne une règle de vie.
Il m'est arrivé qu'en offrant des masques, on me demande le prix. Quand je dis que mon salaire sera de les revoir en bonne santé ils sont étonnés. Il y a même un jour un monsieur, que je ne connaissais pas, qui m’a répondu : "cha éxiste cor cha ?". Je lui ai répliqué : cherchez bien il y en a encore beaucoup ! Dans ce monde d'indifférence on passe à côté de beaucoup de choses !
Nous ne dirons jamais assez « merci » ! En protégeant les autres, vous vous protégez vous même.