le Mercredi 21 avr 2021


Paroisse Notre Dame de l'Arrouaise

Être trésorier pour la Paroisse …

Ayant toujours été engagé dans l’Église, je me suis trouvé « bombardé » trésorier de la Paroisse de Barastre (avec 6 autres villages associés) par notre ami Mr L’Abbé Pierre Queste. Je vous parle de ce temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître.

En effet, par un beau matin de septembre 1981, Mr l’Abbé Queste se présente chez moi, avec plein de cartons, boîtes, documents, registres, sacs de pièces de monnaie… le tout dans un savant méli-mélo, que tout à chacun peut comprendre, soit par expérience, soit par bon sens. Et c’est avec ces mots qu’il me confia le tout : « Tiens, tu sais faire, débrouille-toi ». En effet poursuivit-il, « nous les prêtres avons eu une formation théologique, mais de gestion comptable que nenni ».

C’est aussi simple que cela de part ma formation de comptable et mon travail en Banque, il me semble que cela rentrait dans mes compétences. Cet engagement je l’ai eu à cœur durant toutes ces années, même si j’ai sûrement fait des erreurs, je pense m’en être sorti au mieux. Ce travail n’est pas l’affaire d’une seule personne, c’est aussi l’action en amont de tous les bénévoles au niveau de chaque village qui œuvrent dans l’ombre au service de notre paroisse, et je les en remercie. Ils se reconnaîtront et nous prierons pour ceux qui nous ont déjà quitté. 

Quant à l’organisation matérielle et financière que nous connaissons actuellement, elle a été une longue transformation concomitante aux changements pastoraux des paroisses et aux changements administratifs des associations cultuelles régies par la loi de 1905, dite de séparation de l’Église et de L’État. Avant d’y arriver une longue période de simplification, d’uniformisation des données a été engagée. Des méthodes anciennes, obsolètes et bien ancrées ont eu beaucoup de mal à se modifier, nous y sommes arrivés, même si tout n’est pas parfait.

Dès 1981, les comptes trimestriels étaient faits manuellement par les trésoriers des paroisses de l’époque : Bertincourt – Mme Devaux qui en plus rassemblait le tout avant transmission au Diocèse, Vélu/Lebucquière - Mr l’Abbé Biadala, Hermies – Jean Camille Goubet, Havrincourt  - Joël Bouvet, et moi-même pour Barastre. Chacun ayant plusieurs villages dans son « fonds de commerce ».

Au fil des années, l’informatique a envahi notre quotidien et l’Église n’a pas pu y échapper. Les deux paroisses nouvelles créées : Notre Dame de l’Arrouaise à Bertincourt, et Notre Dame du Tour du Bois à Hermies, ont entraîné de nouveaux changements, allégeant le travail mais nécessitant les transferts des données sur support informatique que Jean-Camille Goubet avait en charge, Mme Devaux ayant cessé ses activités au début des années 2000.

La fusion des deux paroisses en une seule et même entité a accentué le regroupement comptable et administratif pour devenir la Paroisse Notre du Bois de L’Arrouaise. Puis Internet est arrivé. Depuis 2012, tout transite par le Net et comme à l’époque j’étais équipé d’une liaison, j’en assure depuis la trésorerie et la comptabilité, suite à l’habilitation qui m’a été donnée par la Diocèse ainsi qu’à Jean-Camille Goubet et Maryse Bouvet.

Une petite anecdote qui me fait toujours sourire. Pour tout investissement important, il existe au niveau de la Paroisse, du Doyenné, du Diocèse des conseils économiques qui décident selon l’importance de la dépense du bien-fondé de l’opération. Il y a quelques lustres, une église locale que je ne citerai pas, a sollicité la réunion dudit conseil paroissial pour l’achat de deux ampoules électriques !!! L’Église est une, chacun peut décider logiquement, le trésorier ne décide rien, il gère d’abord.

Quant à parler de mon engagement, je le fais sans problème, chaque paroissien peut me demander des explications sur les tenants et les aboutissants de ce job, je suis à la disposition de chacun. Mais il est vrai que de parler « chiffres » rebute moult personnes.

Toutes les activités liées à la gestion comptable de la paroisse m’ont permis de faire maintes rencontres, de connaître plus de paroissiens, de partager toutes sortes de sujets personnels ou généraux, de tisser des liens amicaux, de m’ancrer dans ce milieu rural que j’apprécie énormément, étant originaire du Bassin Minier – entre Lens et Douai – racines dont je suis fier et avides de partager.

Avec le temps, 40 ans d’engagement, mon énergie diminue et la transmission doit se faire. La place est chaude et de tout cœur je suis prêt à accompagner celles ou ceux qui prendront la relève. Tout engagement bénévole est en soi une source de joie et de bonheur pour service rendu. N’est-ce pas un message de l’Evangile ?

 

Bernard DELTOMBE