Derniers temps et temps nouveau

Edito N°19 - Eglise d'Arras

La liturgie de ce mois de novembre entraine l’ensemble des chrétiens à une méditation du temps, celui d’hier, de demain, mais aussi celui qui est le nôtre. Cette méditation commence avec la fête de Toussaint où l’Apocalypse invite à contempler cette foule immense à la fin des temps, rassemblée autour du Christ sauveur. Le lendemain, nous nous souvenons de ceux que nous avons aimés et qui nous ont quittés…. Et voici bientôt les derniers dimanches de l’année liturgique, puis le temps du cœur nouveau. L’évangéliste Marc évoque le temps de l’épreuve, celle qui empêche de reconnaître la venue du Seigneur, temps du doute sur l’avenir de la Parole semée… cette Parole ne passera pas. Le croyons-nous ?

 

Croyons-nous que le Christ est l’Alpha et l’Oméga du monde, comme l’affirme l’Apocalypse ? Cela signifie que le peuple de Dieu est en marche, vers ces derniers temps, ceux de la rencontre définitive où nous le verrons face à face. Cette marche se fait sur une route cahotante, en ces temps de mutation de la société et de transformation du visage de l’Eglise. Faut-il, de nous-mêmes, fixer ce visage en un temps et modèle définitifs ? N’y a-t-il pas plutôt à chercher le passage  qui permettra à la Parole de réconciliation avec le Père, apportée par le Christ, d’être entendue au fond de l’oreille, chuchotée dans le nuit et proclamée sur les toits.

 

Des chrétiens en mouvements et en paroisses continuent à  témoigner de Celui qui les fait vivre, là où ils sont. Lors de sa récente visite, Mgr Owono Momboé décrivait une situation humaine et ecclésiale toute différente de chez nous au Cameroun. Les évêques en assemblée plénière à Lourdes ont reconnu les nouveaux chemins pour la catéchèse, évoqué le rôle nouveau des communautés chrétiennes et des ministères ordonnés afin d’avancer sur un chemin qui n’est pas déterminé d’avance. Leur parole n’est pas invitation à fuir le monde, mais invitation à lui parler avec les mots d’aujourd’hui, avec les techniques d’aujourd’hui. Nous ne sommes pas à la fin des temps, mais en chemin. “Voici que je fais du neuf‘” proclame le Seigneur dans le livre d’Isaïe. Sommes-nous prêts à le suivre et à créer du neuf ?

 

Emile Hennart