En mémoire du Seigneur, nous serons le pain rompu…
Edito N°06 - Eglise d'Arras
Les premiers éléments de la réforme liturgique entreprise au 20è siècle datent de 1953. Cette année-là fut remis en valeur le triduum pascal, le jeudi en mémoire de la Cène du Seigneur, la vendredi où le Christ fut crucifié et la nuit de Pâques où les chrétiens célèbrent le Christ ressuscité. Ceci précédait de dix ans la réforme liturgique voulue par les pères du Concile, votée en 1963, à de rares exceptions près. Les évêques de France ont jugé utile il y a quelques années de provoquer les chrétiens à vérifier ce qu’ils mettaient au cœur de la foi… Regardons tout à la fois le Christ en croix et le Ressuscité… est-ce bien vers Lui que portent nos regards ? Est-ce bien de Lui, mort et ressuscité, que nos paroles et actes témoignent ? Les nouvelles orientations de la catéchèse invitent elles aussi à se tourner la Pâque, vers le mystère inscrit au cœur de la foi et honorer l’initiative gratuite que Dieu a prise de se révéler aux hommes et de sceller avec eux une alliance indéfectible.
Le triduum pascal commence avec la messe chrismale au cours de laquelle seront bénies les saintes huiles qui serviront dans le diocèse lors des baptêmes et des confirmations, pour le sacrement des malades et pour l’ordination au ministère presbytéral. C’est aussi le jeudi saint que sont honorés les prêtres appelés à faire mémoire du Seigneur mort et ressuscité en rassemblant le peuple chrétien dans l’Eucharistie. Un hommage particulier sera rendu aux nombreux prêtres jubilaires.
Aujourd’hui une nouvelle génération grandit où l’Eglise est moins visible par ses prêtres et davantage présente au monde par les laïcs fidèles du Christ. Les statistiques de ce dossier peuvent faire peur. L’essentiel demeure dans la mission reçue d’annoncer et de célébrer le Christ mort et ressuscité, laïcs et prêtres. L’histoire nous fait un clin d’œil : au moment où était remise en valeur la liturgie pascale, l’abbé Pierre lançait son appel au secours. Aujourd’hui saurons-nous tout à la fois honorer le Christ ressuscité et le servir dans la proximité à ses frères, les pauvres.
Emile Hennart