Prêtres de Jésus-Christ pour la multitude

Edito N°14

 

“Je rends grâce à Dieu chaque fois que j’évoque votre souvenir. C’est avec joie que je prie pour vous à cause de la part que vous prenez avec nous à l’Evangile”. Ainsi s’exprime l’apôtre Paul, au soir de sa vie, enchaîné de corps, mais non d’esprit. Il reconnaît la participation des baptisés à son apostolat. Eduqué d’abord dans la stricte observance de l’Ancienne Alliance, Paul s’est ouvert à la Nouvelle Alliance. Il a découvert la nouveauté du message du Christ et l’a communiquée avec passion dans les terres lointaines où l’Evangile n’était pas connu. Des derniers seront premiers. Les Philippiens en faisaient partie, des Corinthiens aussi !

 

Paul devait parler araméen avec les habitants de Judée ; hébreu avec les esprits étroits et allergiques à l’Esprit de l’Evangile ; grec avec les philosophes d’Athènes. Il parlait surtout la ‘koinè’, langue des gens du peuple qu’il fréquentait dans les ports et les villes romanisées ; il osait inventer des chemins nouveaux, prendre quelques libertés avec les traditions. Et il restait ferme sur l’édification du Corps du Christ, l’annonce aux païens, l’enseignement reçu et transmis. Il annonçait Christ mort et ressuscité sur les places publiques, pas seulement dans les cercles restreints. Il a semé l’Evangile en terres païennes ; ses amitiés et ses combats ne lui ont pas attiré que des amis.

 

Il recevait des coups de la part de chrétiens peu ouverts aux réalités des mondes nouveaux qu’il fréquentait. Il s’est affronté à Pierre qui changeait de cap. Il dénonçait les faux frères, les mauvais ouvriers, ces chiens ! Mais qu’importe pour lui, pourvu que l’Evangile soit proclamé ! Il ne regardait pas en arrière mais en avant, avec la sollicitude même du Christ pour les multitudes, brebis sans berger. Il lui tardait d’être au milieu d’elles et de repartir à leur rencontre. Mais c’est dans le Temple et par les gardiens du Temple qu’il a été arrêté.

 

L’authenticité de sa vie, Paul la trouvait dans l’annonce aux extrémités de la terre. Jean-Paul II écrira : “l’authenticité de la participation à l'Eucharistie, célébrée dans la communauté: c'est l'élan qui s'en dégage en vue d'un engagement effectif dans l'édification d'une société plus équitable et plus fraternelle”*. Souhaitons que les prêtres, les catéchistes et les laïcs aient cette même authenticité, en liturgie, en catéchèse, dans les activités d’été et dans le quotidien à venir.

 

Hommage à un ami prêtre décédé.

Abbé Emile Hennart

 

 

 

*Mane nobiscum