Il s'est rendu proche

Une rue peu passante, dans la campagne, tout proche d’une abbaye.

Les piétons qui fréquentent cette route, ce sont des étrangers, par dizaines. Leurs fréquents passages ont attiré l’attention de mamies qui habitent la rue. Elles n’ont pas grand-chose à offrir ; ils n’ont pas envie de s’attarder. Mais depuis quelque temps, elles tricotent, des bonnets, des cache-nez… De quoi tenir au chaud sous le vent et le froid de la saison. Sortir de sa maison, aller à la rencontre de l’autre, étranger, en péril, cela rappelle une autre histoire résumée par l’apôtre Paul : il n’a pas revendiqué de rester chez lui auprès de son Père, au contraire, il s’est fait l’un de nous, jusqu’à prendre la dernière place. Il a été humilié, maltraité, porté plus bas qu’à terre. Mais Dieu l’a relevé, il en a fait son ami, son égal…

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Aujourd’hui comme il y a deux mille ans, il n’y a pas de place pour tout le monde. Alors il faut bien choisir ceux qui resteront dehors. Pour cela il y a des lois, des règlements et des mises en application. L’autre est mon frère, surtout s’il a de l’argent à dépenser, ou une aptitude à travailler qui décoiffe… Vous comprenez cela, mon père ?

Le conte de Noël, ne mérite-t-il pas mieux qu’une belle vitrine de sapins enguirlandés de lumières ? Et si le récit des évangiles est une histoire vraie, qu’attend-on pour en développer les qualités. Beaucoup d’humains connaissent la manière dont Dieu-Jésus s’est rendu proche des hommes surtout des derniers. Comment il leur a redonné un peu de santé, de dignité, d’humanité, de fraternité. Aujourd’hui des hommes et des femmes continuent sur ce chemin de proximité. A ceux-là, le Verbe leur donne de devenir Fils de Dieu…

Heureux vous qui œuvrez pour la paix, la justice, le partage, qui vous rendez proches de ceux qui pleurent ou qui ont faim. C’est dans cette proximité là qu’on vous reconnaitra porteurs de la vie de Dieu

Vivez dans l’espérance et la charité. Heureuse fête de Noël !

Emile Hennart