N° 04 - En chemin vers Pâques

Edito d'Eglise d'Arras N°04

 

 

En chemin vers Pâques avec Jésus

 

Le calendrier lunaire nous fait perdre la notion du temps ! Depuis des millénaires, la fête de Pâques se calcule sur les lunaisons et, cette année, le début du mois de février se trouve bousculé, compressé : chandeleur, mercredi des cendres, premier dimanche de carême et appel décisif, apparitions de Lourdes, tout cela en quelques jours, cela fait beaucoup.

Fort heureusement l’orientation de la catéchèse invite les chrétiens à réorienter leur boussole vers Pâques, célébration du mystère par lequel Dieu manifeste, en Jésus, son amour, incompréhensible et infini, à notre égard.

 

C’est vers le Christ mort et ressuscité que se tournent le regard des chrétiens et leur prière, personnelle ou en assemblée. Temps de carême, temps de conversion, c’est-à-dire temps où l’on se retourne vers Dieu et les frères. Les foules qui venaient voir le baptiste retournaient avec mission de mettre en œuvre les dimensions sociales de leur conversion ; les baptisés qui participent à l’eucharistie (la messe) sont eux aussi invités à mettre en œuvre la dimension éthique inhérente au sacrement, que Jean-Paul II résumait ainsi : « l'authenticité de la participation à l'Eucharistie, célébrée dans la communauté, c'est l'élan qui s'en dégage en vue d'un engagement effectif dans l'édification d'une société plus équitable et plus fraternelle ». (Mane nobiscum 28). L’aumône, la prière et le jeûne, les piliers de la religion juive sont repris par le Christ (Matthieu 6-7) et proposés à l’ensemble de la catholicité.

 

Raviver le souci d’être témoins du Christ au plus proche des réalités humaines… Beaucoup d’hommes sont déboussolés devant l’apparente inefficacité de l’action politique, au point de s’en détourner et de s’en remettre au seul don… En 1999, les chrétiens de France étaient invités à réhabiliter la politique ; en 2006, “qu’as-tu fait de ton frère” interrogeait les pratiques qui détruisent le lien social et réduisent à la misère une part non négligeable des concitoyens et les autres. Il rappelait le devoir de solidarité et la responsabilité commune pour un « vivre ensemble », car on ne fait pas sa vie tout seul.

 

C’est pour cette humanité, que le Christ est venu. Ecclésia 2007 rappelait : « Dieu aime ce monde et veut communiquer avec lui » Il appartient à chacun, et tous ensemble, de rendre ce monde digne et agréable pour son créateur et rédempteur. Les fidèles du Christ, sont appelés à travailler dans la vigne du Seigneur, comme le rappelait Jean-Paul II : « la vigne, c'est le monde entier (cf. Mt 13, 38), qui doit être transformé selon le dessein de Dieu, en vue de l'avènement définitif du Royaume de Dieu. ». Il y a encore beaucoup à faire pour que la Parole soit vécue, enseignée, célébrée. Puissent les témoignages des uns et des autres aider à marcher sur les chemins d’humanité à la suite de Jésus.

Emile Hennart