N°08 - Chemins d’Evangile
Edito Eglise d'Arras
Le congrès Ecclésia 2007 a suscité un grand intérêt. Il a aussi manifesté que l’Eglise de France se portait plutôt bien, même si d’aucuns la trouvent fatiguée. Ils sont nombreux les chrétiens qui souhaitent porter haut et loin la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour tous : faire connaitre le Christ des Evangiles et son humanité, par la parole, la prière, mais aussi dans les dimensions sociales de l’existence quotidienne.
Ce n’est pas l’affaire de quelques-uns, mais c’est de la responsabilité de toutes les communautés qui se rassemblent au nom du Christ ressuscité. Le lectionnaire invite à visiter les Ecritures des lendemains de Pâques : « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre… De toutes les nations faites des disciples… »
Oui, mais comment ? Voici déjà six mois qui passent et nous n’avons pas encore les nouveaux programmes pour la rentrée ! Voici déjà dix-huit mois que l’Orientation de la catéchèse est publiée et bien des ministres ordonnés ne l’ont pas lue !
L’approche actuelle de la responsabilité catéchétique appelle à un nouvel état d’esprit, différent de celui enseigné aux générations précédentes. Ici et là naissent des propositions où l’on voit des communautés se rassembler, enfants, jeunes et adultes, pour vivre en commun l’expérience de la communauté croyante. De nouveaux chemins sont proposés ; ce ne sont plus des programmes tout ficelés comme dans un guide touristique, où il suffirait de suivre les flèches. Ce sont des itinéraires à faire ensemble, dans la durée d’un chemin de foi. A quoi sert-il d’être aînés dans la foi si l’on n’accompagne pas les nouveaux sur ce chemin ? A quoi sert-il d’avoir reçu l’Esprit du Christ si l’on ne se souciait de devenir adoptants pour les nouvelles générations, par une présence réelle, et en acceptant qu’elles ne soient pas comme les précédentes ?
Nous savons qu’au lendemain du départ de Jésus, les disciples s’enfermèrent dans leur Cénacle, et qu’il fallu une certaine force de l’Esprit pour qu’ils sortent et sèment l’Evangile aux quatre vents du monde. Que ce soit Pierre, Paul, Jean, Marc Matthieu ou Thomas, ils ont du adopter leur langage aux gens à qui ils s’adressaient… et chacun comprenait dans son propre langage. A nous de sortir de nos cénacles et d’adopter les langages d’aujourd’hui, pour communiquer quelque chose de l’Amour du Père pour tout homme, à commencer par les derniers de la société.
Abbé Emile Hennart