N° 10 - Le semeur est sorti pour semer
Devenir familier de l'Ecriture
Le semeur est sorti pour semer…
Voici que s’ouvre en liturgie « le temps ordinaire », celui où, dimanche après dimanche, l’Eglise est appelée à vivre de l’Esprit de Pentecôte, annonçant Jésus Seigneur, partageant le pain de l’eucharistie et le pain quotidien avec celui qui n’en a pas, fidèles à l’enseignement… Pendant les mois qui viennent, la liturgie invitera à entendre des textes de l’évangile de Matthieu.
Lire l’Ecriture n’est pas réservé au dimanche. Ici et là des équipes se réunissent et prennent le temps de l’étude et de l’échange autour des textes de la Bible. C’est une manière de devenir familier de l’Ecriture. Notre diocèse, après d’autres, encourage les initiatives de lecture et d’étude de l’Ecriture « à plusieurs ».
Il est bien loin le temps où lire la Bible était domaine réservé aux clercs et l’étude des Ecriture en références aux sciences modernes interdite (1909). Il y a quelques décennies encore, l'Eglise mettait en honneur la foi du charbonnier, celle qui ne se pose pas de questions et qui suit docilement l’enseignement dispensé par les clercs. Au début du siècle dernier, les fidèles étaient invités à réciter le chapelet, et à lire des prières pieuses pendant que l’officiant disait sa messe dans une langue morte. On ne s’étonnera donc pas qu’ils n’aient pas pris goût à lire les saintes Ecritures.
Fort heureusement, le renouveau spirituel et intellectuel de l’Eglise, commencé en Allemagne dès 1920, avec des groupes liturgiques, a ouvert la voie à une nouvelle génération de croyants, à partir desquels Congar posera les jalons pour une théologie du laïcat. De nouveau, l’Eglise catholique allait faire droit à l’étude et à la compréhension de la foi, ce que Saint Anselme appelait rechercher l’intelligence de la foi. Vatican II ouvrait la table de la Parole (Dei Verbum 22-23) et offrait un renouveau que d’aucuns, hélas, contesteraient.
Cette dernière parution d’Eglise d’Arras est invitation pour tous les baptisés à développer le souci de nourrir leur foi, d’une part en créant des lieux de lecture et d’écoute de l’Ecriture -l’évangile de Marc pour 2008-2009, mais aussi en développant les cycles de formation pour laïcs : la Fortul, l’ADF, le Cipac. L’attention à la production artistique ne sera pas oubliée.
Si l’année s’achève bientôt avec les fêtes de la foi, les confirmations et rassemblements divers, les semailles pour une nouvelle année se préparent dès maintenant. Heureux les lieux d’Eglise où se prépare le terrain pour les moissons futures. Invitez donc en nombre les ouvriers dans le champ du Seigneur, pour de nouvelles semailles et de futures moissons.
Emile Hennart.