Comme beaucoup de paroisses, nous avons préparé la première Eucharistie d’enfants catéchisés.
Comme beaucoup, nous avons élaboré un cheminement avec propositions, déroulements et dates…
Comme d’autres paroisses, et comme le souhaite le service diocésain de la catéchèse, il nous semblait important d’associer les familles des communiants à cette préparation à la communion. Nous souhaitons dire comment cela a été possible et les fruits produits. Loin d’être une recette infaillible, ce petit texte veut évoquer une expérience d’Eglise et d’évangélisation à l’occasion de la préparation de la première communion.
Le premier point est de regarder les parents comme associés dans la transmission de la foi, plutôt que de pointer leurs manques. Il semble important de « valoriser les pierres d’attente pour l’Evangile » comme nous y invite le texte national des évêques sur la catéchèse (p. 82)
Comme parents, ils souhaitent transmettre le meilleur d’eux mêmes. Ils ont une volonté forte de bien éduquer leurs enfants, de les former dans le respect des valeurs auxquelles ils tiennent et qu’ils reconnaissent comme chrétiennes (partage, écoute, attention à l’autre…)
Pendant la réunion de parents, la mère de Julie nous partageait sa volonté de « vivre l’unité, de transmettre le sens de la famille ». Pour elle, ce qui est important, c’est le fait de « vivre en s’entendant (bien) en famille. » Comment mieux parler de la communion à vivre dans les familles et dans les maisons ? La mère d’Henri disait : « Dans notre monde quelquefois désorienté, Jésus est un modèle d’humanité. »
Au terme de la réunion, nous avons proposé aux familles de préparer avec les jeunes la célébration du pardon et la lettre de demande pour la communion. Evidemment, nous avons donné quelques outils :
- Une petite B D évoquant une situation de conflit entre 2 frères et la réconciliation vécue en famille
- Une B D évoquant le texte du fils prodigue (Lc 15, 11)
- Un modèle de lettre centrée sur « qui est Jésus pour nous ? » et notre volonté de lui ressembler.
Nombreux sont les parents qui se sont associés volontiers à la préparation.
Deux semaines plus tard, au moment de la célébration de communion, des familles ont exprimé leur joie de vivre la célébration, de communion de l’intérieur….. La mère de C. a exprimé qu’on parle peu du pardon ou des conflits à la maison et que le fait de pouvoir en parler était bien. Verbaliser les situations semblait très bénéfique.
Les lettres étaient pleines de l’admiration pour Jésus et de la volonté de communier à sa vie.
« Si tout le monde suivait ses exemples, la vie serait plus cool ! »
« Jésus m’aide à grandir et à devenir adulte, et il m’apprendra encore des choses importantes sur la vie ! »
Même si cette étape, pour certaines familles, est ponctuelle, elle peut être de l’ordre de la première annonce (Texte national p. 81). Pour d’autres familles, les parents ont pu aider les jeunes à écrire leur lettre et ses sont situés comme « aînés dans la foi », grands frères et grandes sœurs dans la transmission de l’Evangile.
Permettre simplement d’expliciter le vécu en famille, parler du pardon, se poser en famille la question qui est Jésus pour nous ? Pourquoi faire la communion ? Autant d’étapes sur un chemin humain et spirituel que nous avons accompagné dans la foi et qui nous semble porteur d’avenir et de fécondité.
Il est important de relever que la communion est une manière de signifier la relation intime avec Jésus et avec la communauté des frères. Communier c’est accepter d’être relié à Dieu Père, Fils et Esprit, et dans le même mouvement à tous ceux qui ont choisi de suivre Jésus.
En écho à cette expérience, certes modeste, Mgr Christophe Dufour en conclusion d’Ecclésia 2007 invitait les familles à « transmettre la foi comme une vie, à éveiller la foi comme un chemin de croissance » (Tabga hors série n° 3 p. 104). Notre expérience participe pour sa part à la mise en œuvre des intuitions voulues et développées dans notre diocèse.
Henri Alglave