le Vendredi 20 fév 2009
Le tumulte médiatique autour des positions négationnistes de Mgr Williamson a secoué non seulement le peuple des pratiquants mais aussi l’ensemble des hommes de bonne volonté. Ce qui est dit est dit. Persister est signe de mauvaise volonté évidente. Cependant se focaliser sur cette attitude peut nous cacher une autre attitude tout aussi négative. Elle concerne le rejet de l’intuition du pape Jean XXIII, lorsqu’il écrivait « Nous avons pensé que les temps étaient mûrs pour donner à l'Eglise catholique et à toute la famille humaine un nouveau Concile œcuménique venant s'inscrire à la suite des vingts grands Conciles qui, tout au long des siècles, nous ont valu tant de progrès chrétiens, tant d'accroissement de grâce dans les cœurs des fidèles... ». 25 janvier 1959
Les débats pourront durer longtemps encore sur ce qu’il faut accepter et rejeter des décrets conciliaires. Benoit XVI a déclaré que les décisions conciliaires ne pouvaient être remises en cause. Là-dessus toute la clarté n’est pas faite, et ce second débat, tout aussi important, risque d’être caché par l’autre débat. L’enjeu n’est pas la défense de telle ou telle tradition, mais d’annoncer au monde un Dieu Père qui donne son Fils pour nous réconcilier avec Lui. L’Esprit Saint nous donne de vivre de sa vie, dans l’amour pour Dieu et l’amour pour nos frères. Notre amour pour le Christ nous engage tout entiers au service de nos frères*.
Le temps est venu pour chacun et tous ensemble d’aller au désert. Comme le prophète Elie beaucoup ont envie d’abandonner leur mission de chrétiens dans le monde en disant : « laisse-moi ! Je n’en peux plus… » 1 Rois 19,5. C’est alors qu’Elie entreprend une marche de quarante jours au désert, à la rencontre de Dieu à l’Horeb. Il y découvrira un Dieu qui n’est pas de toute puissance ni de tonnerre et de feu. Il y découvre un Dieu qui parle au cœur et l’envoie continuer la mission. Voici donc revenir le temps favorable pour aller au cœur de la foi, un Dieu qui entre en dialogue avec chacun qui sait écouter dans le silence. Puissent-ils être nombreux ceux osent dire tout simplement, comme dans un récent courrier : « j’ai ouvert ma maison à l’Evangile de Marc ! » Dieu seul connait la suite, et celui qui entre en dialogue avec Lui.
Abbé Emile Hennart
*Relire le Message du concile, 20 octobre 1962