Accompagnateurs de la foi

Eglise au service des familles Eglise au service des familles  « On fait baptiser notre enfant, comme çà on aura tout fait. Plus tard il choisira ! » Cette affirmation que l’on entend parfois devrait être remisée au rayon des antiquités. L’engagement pris au baptême n’engagerait-il donc à rien d’autre, sinon à ne rien faire ? Selon la Tradition qui remonte aux premiers temps du christianisme, le baptême est expression d’une volonté de conversion et de  retour vers Dieu.

 
Lors de la rencontre de pré-rentrée à la Malassise, les animateurs en catéchèse, aumôneries, Enseignement catholique et mouvements ont pu approfondir ce qu’est la responsabilité catéchétique de l’Eglise à l’égard des familles. Il appartient aux familles d’éveiller leur enfant à la foi, de veiller à une première annonce pour lui. Ensuite, au fur et à mesure de la croissance, elles chercheront les moyens les mieux adaptés pour que l’enfant grandisse dans la foi. La mission de l’Eglise dans son ensemble est d’aider, d’accompagner les familles dans leur responsabilité. Ce changement d’attitude amène un autre regard sur les familles. Loin de les considérer inaptes à faire grandir la foi, l’Eglise leur reconnait une mission éducative à tous les degrés de la vie.
 
Marie-Laure Rochette a rappelé la responsabilité commune de l’Eglise au service de la foi dans les familles : « Soutien, lumière, secours » selon les mots de Jean-Paul II. Il revient à l’ensemble des baptisés, pas seulement aux professionnels, de veiller à l’effort catéchétique. Le développement de propositions jeunes et adultes suppose que les adultes des paroisses y participent aussi.
 
Sinon nous ressemblerions aux lépreux de la parabole lue le 6 septembre. Sur les 10, un seul revient vers Jésus, or c’était un étranger… les neufs autres, les habitués de la religion, n’ont pas éprouvé le besoin de se retourner vers le Christ. Les “dimanche : Parole en fête” ou “Graine de Parole” ne sont pas de nouvelles recettes de catéchèse réservés aux autres, ils sont des moyens pour exprimer ensemble la commune appartenance à la communauté des chrétiens, les nouveaux venus comme les chrétiens de vieille souche. Si les “habitués du dimanche” boudent ces occasions de nouvelles rencontres, avec de nouvelles générations, comment l’Eglise de Jésus-Christ pourra-t-elle porter des fruits nouveaux ?
 
La célébration n’est pas le seul lieu de notre responsabilité commune. Dans l’accueil aux permanences paroissiales, dans la communication d’informations, dans l’invitation aux Maisons d’Evangile, dans la préparation des groupes de confirmation, baptêmes ou mariages, dans l’accompagnement de jeunes, dans les services et mouvements, il y a là mise en œuvre de la responsabilité d’ainé dans la foi. Septembre est le mois des bonnes résolutions, chacun, selon sa condition peut devenir témoin et apôtre.
 
La semaine missionnaire mondiale se profile à l’horizon. Rendons grâce avec la mission italienne qui fête ses soixante de présence. La coopération missionnaire nous invitera à prier pour les pays lointains qui ignorent tout de l’Evangile, mais on peut aussi prier pour notre propre environnement où beaucoup ignorent tout de la miséricorde de Dieu, de Jésus et de l’Evangile. Au moment où se créent les maisons d’Evangile autour de Luc, il appartient à chacun de devenir proposant de la rencontre avec Jésus dont Luc a voulu témoigner.
 
Puisse ce numéro nourrir la réflexion, la prière et l’agir des baptisés, qu’ils deviennent des accompagnateurs de ceux dont l’Eglise souhaite se rendre proche.
 
Abbé Emile Hennart