Le service du frère

Edito de l'Eglise d'Arras 19

Plusieurs évènements de l’actualité en Eglise diocésaine ont guidé les choix des articles de ce numéro. Tout d’abord la rencontre du Conseil de la solidarité autour de Mgr Jaeger, occasion d’évoquer comment les uns et les autres sont transformés en se rendant proches du démuni ; occasion aussi d’exprimer réalisations et projets pour lesquels il manque de bras. Ce fut aussi l’ordination diaconale, où le ministère du service de frère est mis en valeur : l’Eglise tout entière est diaconale. C’est aussi l’assemblée diocésaine du Secours catholique et sa prochaine quête annuelle, c’est encore la journée régionale du CCFD, à Reims, ou la conférence de Guy Aurenche à Béthune : Eglise et pensée sociale, à Aire.
 
Vivre, croire, célébrer : une trilogie pour mémoriser les trois charges confiées à l’Eglise et que chacun est appelé à décliner dans sa propre vie. Si des œuvres de solidarités se mettent place en Eglise, c’est bien parce que des bruits du monde ont été entendus et qu’on cherche à y répondre. Il existe encore bien d’autres solidarités vécues par les femmes et les hommes de notre temps. Les bruits du monde ont retenti à nos oreilles, ces dernières semaines. Ils témoignent des débats de société où tout citoyen est appelé à exercer son discernement et sa responsabilité. Ces bruits témoignent aussi des disfonctionnements d’une économie libérale où l’homme n’a guère sa place. Benoît XVI le rappelait encore à la City, lors de sa visite en Grande-Bretagne.
 
En octobre dernier, Mgr Brunin écrivait que “l’Eglise n’a pas de propositions à formuler pour légiférer, elle fait pleinement confiance au dialogue social entre tous les partenaires. Cependant, chrétiens, nous sommes instruits par la Révélation biblique qui valorise le travail de l'homme comme lieu important de son humanisation et de son épanouissement, le rendant participant de l'œuvre du Créateur dont il est l'image. Il est important que les fidèles laïcs du Christ s'engagent dans les débats actuels pour proposer les réflexions nourries par la foi à tous ceux qui sont concernés. Il est de notre responsabilité de faire valoir, dans le débat actuel sur ces réalités sociales qui touchent à l'humain et à l'avenir de nos sociétés, ce que l'enseignement traditionnel de l'Eglise nous apprend. Cette pratique participe de la nouvelle évangélisation ».
 
Le service du frère revêt de multiples formes et la solidarité est un vaste chantier. C’est sur les lieux de l’humain que nous pouvons rencontrer le Christ qui s’est fait homme pour que l’homme retrouve sa dignité de fils de Dieu.
 
Abbé Emile Hennart