Alembon
L'église Saint Pierre et Saint Paul
PAROISSE SAINTE CLAIRE LES MONTS
Chaque mois , nous visiterons une église de la paroisse.
ALEMBON
L’EGLISE SAINT-PIERRE-ET-SAINT-PAUL
Un chœur du 15ème siècle
Au pied du mont Ventus , un des plus hauts sommets du Pas-de-Calais , court une vallée au charmant nom de Vallée Madame. C’est dans cette vallée que se seraient trouvés autrefois le village d’Alembon et son église.
Aujourd’hui, la vallée marque la séparation entre la partie haute du village, au sommet du Ventus , et la partie basse construite sur l’emplacement de l’ancien domaine des Seigneurs d’Alembon. Le château de ces seigneurs fut le théâtre de maints faits d’armes avant de devenir la propriété des Seigneurs de Colembert en 1742 et d’être détruit en 1780. On peut encore en deviner les traces à l’ouest de la ferme dite du Château.
C’est autour de l’ancienne chapelle castrale du 15ème siècle -qui en forme le chœur- que l’église du village fut reconstruite. La nef et le transept ont été rajoutés aux 18ème et 19ème siècles pour lui donner sa forme actuelle. On peut encore apercevoir, en faisant le tour de l’édifice, une petite porte en plein cintre. Aujourd’hui bouchée, elle devait permettre l’accès de l’église aux habitants du château.
En 1596, la première cloche avait été cachée dans les champs avant l’arrivée des Espagnols. Mais après une forte pluie, les ennemis la trouvèrent et elle fut vendue à la paroisse de Quaëdypre , près de Bergues, en 1597. Elle fut remplacée en 1732 par une cloche nommée Jeanne-Gabrielle. Cette cloche a été refondue en 1864 par Valdelièvre, fondeur à Saint-Pierre. Elle porte le nom d’Antoinette-Augustine.
En entrant dans l’église dédiée à Saint Pierre et Saint Paul , le visiteur pourra admirer , sur la droite les fonts baptismaux qui ont été classés Monument Historique en 1911. La base , d’époque romane , remonte au 12ème siècle. Elle supportait originairement un fût à cinq supports. Quant à la cuve et au pilier central, ils ont été rajoutés au 15ème siècle. Le bénitier en forme de fût semble être de la même époque.
Sur le sol de la basse église, une dalle de stinkal indique la sépulture de Monsieur Antoine Declémy , décédé en 1735. Une autre dalle, située dans le transept , rappelle la mémoire de Nicolas Gobert , receveur et greffier d’Alembon, décédé en 1724 , à l’âge de 50 ans.
Dalle funéraire du chanoine Jean-Baptiste de Roussé Dans le chœur voûté en ogives, on découvre, scellée dans le mur , une grande plaque de marbre blanc encadrée de marbre noir , finement exécutée dans le meilleur style Louis 15. Il s’agit de la dalle funéraire du Chanoine Jean-Baptiste de Roussé, dernier des Roussé, Marquis d’Alembon , décédé le 17 janvier1764 . Un écu aux armes de la famille est placé sur le fronton de la dalle tandis que de chaque côté on peut voir les huit « quartiers » (généalogiques) paternels et maternels du défunt. Cette belle pierre, classée au répertoire des Monuments Historiques, fut très longtemps cachée sous un tableau.
Le visiteur remarquera enfin, dans le transept sud, au-dessus du confessionnal, les deux statues en bois polychromé du 19ème siècle, représentant St Pierre et St Paul, patrons de la paroisse. Semblables dans leur forme et leurs couleurs, elles se différencient cependant par le fait que St Paul est un peu plus chauve que St Pierre.
On ne peut quitter les lieux sans évoquer la tradition «des reines». Les reines étaient des jeunes filles très sérieuses qui s’engageaient pour trois ans au service de l’église. Au nombre de trois, elles portaient des couronnes lors des processions et des cérémonies. Alembon est très certainement un des derniers villages de la région à avoir conservé si longtemps cette tradition.
Un petit tour dans le cimetière pour terminer la visite. Une tombe rappelle la mémoire de Jean-Louis Lemaître, officier de santé, né à Alembon le 25 mai 1769 et décédé le 29 juin 1864.
Extrait du guide des Eglises de la Communauté de Communes des Trois Pays
(En vente à l’office de tourisme de Guînes)