Sangatte dix ans après

Oui à l'accueil et à la dignité

cercle de silence-Calais 28.11.2012 cercle de silence-Calais 28.11.2012   Depuis le 5 novembre, date anniversaire de la fermeture ds abris au sein des batiments d'Euro-tunnel-Sangatte, de nombreuses manifestations ont lieu à Calais.  Dix ans après la fermeture de Sangatte, la délégation du Secours Catholique du Pas de Calais a rassemblé les bénévoles investis auprès des migrants à Calais.

 

Mariam et Jacky, animateurs au Secours catholique témoignent : « Généralement, on oublie pas la première rencontre avec les migrants ». Mariam raconte la première fois qu’elle est allée au contact d’un migrant : « J’ai eu l’impression que je lui avais apporté quelque chose juste par ma présence. »


Tous deux remercient les trois cent bénévoles présents qui depuis dix ans s’activent auprès des migrants. Ces bénévoles viennent de tout le département pour assurer la distribution des repas mais aussi le service des douches. Une belle victoire grâce au courage et à la persévérance mais aussi parce que les bénévoles étaient présents sur le terrain. Comme le précise François Soulage, président national du Secours catholique : « Finalement on a réussi. Par votre mobilisation, nous avons obtenu ce que nous voulions : des douches »


L’accueil inconditionnel de l’autre n’est pas un vain mot pour le Secours catholique.« Ce n’est pas un choix, ajoute François Soulage. C’est une obligation. Nous devons les aider. Nous parlons de votre courage à Calais : cela aide l’ensemble des militants du Secours catholique. »


Franois Soulage, MgJean-Paul Jaeger Véronique D. Franois Soulage, MgJean-Paul Jaeger Véronique D.   Mgr Jean-Paul Jaeger, évêque d’Arras le rappelle : « Il s’agit de respecter des personnes qui sont là. Ce sont des êtres humains et il nous faut les accueillir comme tel. Le risque serait de banaliser la situation et la laisser figer. Le problème de la dignité ne se mesure pas en quantité. On ne peut pas se satisfaire d’une situation où il faut tendre la main en permanence pour manger, se laver. Cette journée est là pour rappeler que la dignité humaine se respecte.


Ce respect qui est du à tout être humain, nous avons à le servir. »
Interpelé par une bénévole sur la manière de répondre à celles et ceux qui sont en grande précarité et ne comprennent pas l’action du Secours catholique auprès des migrants, François Soulage répond : « Un français sur sept vit dans une très grande pauvreté. Nous avons demandé une politique de lutte contre la grande pauvreté. Pour ne pas distinguer la situation des migrants de celles des français, on essaye d’améliorer la situation de tous. On ne peut pas faire de différence, il faut se battre sur tous les fronts. »


Et Mgr Jean-Paul Jaeger de conclure : « Il est important que chacun joue son rôle. Il nous faut aider nos hommes et femmes politiques à investir un lieu qui n’est pas « rentable » et de notre côté ne pas avoir peur de l’autre et le rencontrer. »
Denis Pérard

 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 4004 visites