Il est temps de lever les yeux…

Eglise d'Arras n°21

“Voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple… Aujourd'hui vous est né un Sauveur”. Ainsi commence le récit de la nativité selon Luc. Les bergers ont accouru. Quant à Marc, il écrit en ouverture de son Evangile : “Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu…” Matthieu décrit les mages qui se mettent en route, cherchent et finissent par trouver. Se lever pour aller voir caractérise l’attitude des premiers témoins.

 
Qu’est-ce qui a pu faire se lever ces gens dont parlent les Evangiles ? Luc, ch.3, nous parle des foules qui accourent voir Jean-Baptiste. Et il détaille : des publicains, des soldats, bref des gens de rien, peu considérés par les responsables du peuple de l’Alliance. Ils demandent au Baptiste ce qu’il faut faire. Bientôt Luc parlera du lépreux, du centurion, de la syro-phénicienne, des pécheurs du lac ou d’un publicain à Capharnaüm, appelé par Jésus. Matthieu, Marc, Luc et plus tard saint Paul parleront de Bonne Nouvelle annoncée. “Portez la Bonne Nouvelle” est le titre de ce dernier numéro de l’année. “Le peuple était dans l’attente”, lisions-nous le 9 décembre ; aucune précision sur l’objet de cette attente. Il n’est pourtant pas difficile de voir ce qu’ils attendent : une guérison, un mieux vivre, une relance d’espérance en l’avenir, une certitude qu’ils ne sont pas abandonnés de Dieu, quels qu’ils soient… Entendre que Dieu, le premier, les a aimés.
Le message du synode en octobre dernier invitait à lire les évangiles, en portant attention aux rapports qui s’établissent entre Jésus et les gens. Alors l’attitude de Jésus pourra devenir modèle pour vivre aujourd’hui à l’image de Jésus-Christ. Il n’est pas demandé à la Samaritaine d’aller prier au Temple, qu’il soit à Jérusalem ou au Garizim, il lui est demandé d’adorer Dieu du fond du cœur. Un homme qui parle ainsi, ne serait-il pas le Messie ? Quelles sont aujourd’hui les propositions de foi, quelle Bonne Nouvelle est annoncée ?
Le père André Fossion s’adressait aux animateurs laïcs en pastorale : Evangéliser aujourd’hui, ne serait-ce pas annoncer un “Dieu désirable” ? Nous savons que notre Dieu ne s’impose pas, qu’il n’est pas nécessaire pour vivre et être heureux. Les évêques de France, en 1996, invitaient à “proposer la foi dans la société actuelle”. Comment sommes-nous proposant et que proposons-nous ? Mais qu’est- ce donc que croire ? C’est avant tout savoir dire en français courant, en paroles et en actes, le mystère de Dieu, c’est-à-dire découvrir l’initiative gratuite que Dieu a prise de se révéler aux hommes pour sceller avec eux une alliance indéfectible”.
 
Ainsi, la foi est un don à recevoir, un don qui nous pousse vers les autres, pour les écouter, les comprendre, les aimer… Service du frère ou diaconie sont devenus les expressions habituelles pour désigner la charité et la fraternité mises en œuvre par des chrétiens et par d’autres qui ne croient pas de la même manière. Nous ne pourrons jamais donner que ce que nous avons reçu : en Jésus qui vient, nous devenons frères devant le même Père.
 
Portez la Bonne Nouvelle et joyeux Noël !
 
Abbé Emile Hennart