Que tous soient un…, que chacun soit respecté !
Edito d'Eglise d'Arras n°2
Le mois de janvier est chargé de “journées thématiques” : journée de la paix, journée du réfugié et du migrant, semaine de prière pour l’unité des chrétiens ; et voici que se profile déjà la journée de la santé, puis la journée où les catéchumènes s’inscrivent officiellement en vue de leur baptême. Dans quelques jours, Benoit XVI publiera son message annuel sur les communications sociales. Vouloir présenter ou rendre compte de ce que produisent ces appels déborderait le contenu des pages du bimensuel qu’est Eglise d’Arras.
La mise en valeur de telle ou telle journée dépend-elle de l’orientation du curé, de l’EAP, de l’équipe liturgique… ? Le “Dimanche : Parole en fête” de janvier a-t-il été reçu comme un moyen de célébration et de catéchèse à tous les âges de la vie ? Est-elle une activité “en outre”, ce qui a pu démotiver tel ou tel groupe ?
Il n’est pas inutile de revenir aux paroles et vœux de Benoît XVI pour l’Eglise et pour le monde e 1er janvier. De quelle manière avons-nous pu ou su relayer ses appels à la paix et à la justice sociale, comme indissociables ? “Justice et paix s’embrassent” chante-t-on avec le psaume 85. Devant les faibles moyens dont nous disposons face aux crises guerrières, au Mali ou en Lybie, en Syrie ou en Iran, nous pourrions baisser les bras. Pourtant il faut maintenir la prière, l’effort pour comprendre, mais aussi les choix “politiques” quand ils se présentent à nous. Des associations diverses proposent d’aider les victimes, par des pétitions, par des soutiens financiers, par le soutien à ceux qui œuvrent pour “se parler”… Y participer est mieux que l’indifférence. L’année 2012 a timidement rappelé les déchirements en France pour faire cesser le conflit (guerre) en Algérie, signe que les plaies ne sont pas encore cicatrisées.
Parmi les rappels de l’enseignement de l’Eglise, Benoit XVI réaffirme que le couple est composé d’un homme, d’une femme. Jusqu’où les catholiques doivent-ils aller et peser dans les orientations des individus ? Doivent-ils leur imposer leurs propres choix de société ?
Le pape peut bien fustiger les réalités sociales, politiques et humaines du monde quand elles sont fort peu évangéliques, mais à quoi sert cette parole si, dans le même temps, les chrétiens ne participent pas à la réflexion et à la mise en œuvres de politiques économiques et sociales, plus soucieuses du vivre ensemble que du chacun pour soi ? L’ouverture à la conscience politique d’appartenir à une même humanité commence très tôt dans la vie des plus jeunes. Des moralistes mettent en avant le difficile équilibre à tenir entre défense des intérêts privés et souci du bien commun. En quels lieux éducatifs ces questions sont abordées par les instances d’Eglise, dans les paroisses, les services et les mouvements. Ces attentions ne sont pas facultatives au moment où nous émettons des vœux de bonheur et de paix.
Le dossier consacré à la pastorale de santé, est restreint à quelques témoignages, chacun pour sa part a le devoir d’être attentif à toutes les personnes affectées par le handicap ou la maladie, la fragilité physique ou psychique. Des mouvements facilitent la proximité et l’attention à ces personnes : le service évangélique des malades, la pastorale des personnes handicapées, le Centre catholique des médecins français, amitié et espérance, l’ACMSS, la FCPMH et d’autres encore.
Ce numéro vous parvient au début de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. En cette année de la foi qui invite à vivre des intuitions de Vatican II, les chrétiens, disciples de Jésus, auront à cœur de renouveler leur regard quand on parle des autres religions qu’elles soient chrétiennes ou non. Des petites phrases entendues ici et là révèlent combien est difficile la compréhension et la mise en œuvre des décrets concernant la liberté religieuse, l’œcuménisme, ou les religions non chrétiennes. Prochainement Le service de formation permanente proposera des fiches de lecture.
Abbé Emile Hennart