Une Eglise pour le monde

Edito d'Eglise d'Arras n°05

pape-benoit-jpg-135470-135471-135472-135473-135474 pape-benoit-jpg-135470-135471-135472-135473-135474   A l’heure où vous recevez la revue diocésaine, l’Eglise catholique est en attente du futur pape. Benoît XVI s’en est allé dans la discrétion, mais le buzz qu’il a provoqué est à la hauteur de l’inhabituelle décision qu’il a prise de se démettre de sa charge. Geste de courage pour certains, geste justifié pour d’autres, incompréhensible pour d’aucuns. Lumen Gentium rappelle que, depuis la Pentecôte, l’Esprit habite dans l'Eglise et dans le cœur des fidèles comme dans un temple ; en eux il prie et atteste leur condition de fils de Dieu par adoption. Cette Eglise, Il l’introduit dans la vérité tout entière, il en assure l'unité dans la communion et le service, il l'équipe et la dirige grâce à la diversité des dons hiérarchiques et charismatiques. Par l’Evangile, il la renouvelle sans cesse… Nous ne sommes donc pas orphelins.

 
La prière d’action de grâce et la prière de demande à l’Esprit sont pour nous des chemins qui nous provoquent à vivre la mission confiée par le Christ : “Allez, de toutes les nations faites des disciples…”. Mission de prédicateur ou mission de témoin ? Tous les chrétiens ne mettent pas l’insistance sur le même pôle, de l’annonce ou du témoignage ou du service. En octobre, le synode écrivait au premier paragraphe : “Comme Jésus au puits de Sychar l’Eglise aussi ressent le devoir de s’asseoir aux côtés des hommes et des femmes de notre temps, pour rendre présent le Seigneur dans leur vie, afin qu’ils puissent le rencontrer, car seul son Esprit est l’eau qui donne la vie véritable et éternelle”.
 
Accompagnés par l’Esprit, nous vivons dans l’espérance et la confiance. Cette attente doit aussi nous rendre actifs à la place qui nous a été confiée. La mise en garde de Jésus à propos du figuier qui ne porte pas de fruit, lue ce 3ème dimanche de carême peut nous servir d’aiguillon. Dans la multiplicité des chemins proposés, retenons avant tout celui du dialogue avec les hommes et les femmes de notre temps : que ce soient les appels de Gaudium et Spes, que ce soit le dernier message du synode autour du pape. Trop de sollicitations peuvent nous inviter à vivre en séparés du monde, ou en donneurs de leçons. Les évangiles des prochains dimanches proposent un autre itinéraire : celui de Jésus qui partage le repas avec les publicains et les pécheurs, celui de Jésus devant la foule opposée à la femme adultère.
 
Depuis deux ans, le souci de la diaconie a été relancé avec Diaconia 2013. Il a provoqué nombre d’entre nous à voir comment se vit le service du frère… au-delà de nos frontières d’Eglise. La relecture du service, telle que nous la propose une équipe locale mérite toute notre attention… pour que nous apprenions, nous aussi, à lire au-delà du visible, les traces (les signes) de l’amour de Dieu. La diaconie n’est pas un service ponctuel, l’espace d’un carême ou d’un rassemblement. C’est à vivre chaque jour, dans le quotidien de nos existences et de nos rencontres. Bientôt le diocèse accueillera, avec le CCFD, des partenaires du bout du monde, de Thaïlande. Ce sera l’occasion de porter attention au développement des peuples, et, pourquoi pas, de relire l’encyclique Populorum progressio, de Paul VI.
Les chrétiens des paroisses et mouvements n’oublieront pas les catéchumènes qui cheminent vers le baptême et l’eucharistie dans la nuit pascale. Ils découvrent peu à peu un visage de Dieu en Jésus-Christ, visage  qui n’est pas une connaissance livresque, mais une expérience de la rencontre avec le Dieu qui donne la vie.
 
Abbé Emile Hennart