Messe des Malades
Messe célébrée en l'Eglise de Biache St Vaast
ILS PARLERONT EN LANGUES NOUVELLES Par deux fois déjà, dans la paroisse, nous avons vécu le sacrement des malades, un vendredi soir, dans l’église de Fampoux, lieu choisi à cause de l’absence de marche pour faciliter l’accès des personnes handicapées. Cette année, une grande première, dans l’église de Biache Saint Vaast le 14 avril : messe dominicale avec sacrement des malades. Lors de la préparation, nous avions ressenti un peu d’angoisse à cause d’un calendrier chargé ce jour-là : voyage biannuel à Paris, défilé de printemps de l’harmonie municipale, parcours du cœur… Qui serait présent dans l’église ?
Or, le jour venu, une trentaine de personnes environ, accompagnées de membres de la famille, d’amis, de voisins, se sont présentées pour recevoir le sacrement et ont peu à peu rempli la nef de l’église, constituant ainsi une assemblée totalement différente de celle de nos rassemblements dominicaux. Ces nouveaux visages nous ont apporté satisfaction et réconfort. L’abbé René Michelet était venu prêter main-forte (pour l’occasion) à l’abbé Michel Louchart ; ils ne furent pas trop de deux pour donner le sacrement. Imposition des mains, onction à l’huile Sainte et petite phrase rituelle furent exécutées dans le plus profond des recueillements et reçues avec beaucoup d’émotion ; émotion qui gagnait autant les malades que les membres de l’assemblée unis dans la prière, avec souvent une attention plus particulière pour ceux absents, mais qui occupaient leurs pensées.
L’abbé Louchart, s’associant à la souffrance des malades, (pour l’avoir lui-même vécue) a su par son homélie, créer un climat de confiance ouvrant sur une réelle espérance. Je vous en livre ici un court extrait : « il est dit (Marc 16, 15-20) que ceux qui croient au Christ et qui l’annoncent parleront en langues nouvelles : je ne parle pas forcément du latin liturgique. Cette langue nouvelle, je vous invite à la trouver dans la Bible et plus particulièrement dans les psaumes. Nous sommes peu habitués à en pratiquer la lecture et la méditation. Tous les dimanches nous en lisons un ou nous le chantons. Ce sont des prières de supplications, de demandes, des appels au secours, des remerciements, mais aussi des cris de révolte contre le mal, la souffrance, la dureté de la vie, l’injustice. Il est bon de les dire pour soi-même ou en union avec les souffrants, à la fois pour parler à Dieu, lui exprimer notre action de grâces, mais aussi le besoin de son soutien, et même lui crier nos révoltes. Il faut oser se couler dans les mots du psalmiste pour lui exprimer notre souffrance, car même les psaumes qui expriment la révolte se terminent par des paroles d’espérance et de confiance. Il s’agit de rejoindre les cris des hommes et d’entrer dans cette démarche de foi pour retrouver la paix intérieure et la demander pour tous les souffrants de ce monde. »
La souffrance engendre souvent d’autres souffrances, celle du malade, mais aussi celle de ceux qui assistent impuissants à ces épreuves, à ce qui se révèle parfois comme un combat quotidien. Ce jour-là, le partage du pain de l’Eucharistie prenait tout son sens. Il nous unissait de plein fouet aux souffrances du Christ dont 15 jours plus tôt nous célébrions la résurrection. Qui mieux que lui peut être à même de comprendre la détresse de ses frères, lui qui avait, le temps d’un instant, demandé à son Père « s’il était possible d’éloigner cette coupe ». Non, Dieu ne s’est pas préservé quand il nous a rejoints dans notre humanité. Que grâce lui soit rendue.