Edito 11 - Pentecôte pour le pape.

Eglise d'Arras n°11

Troisième Pentecôte pour le pape François. Depuis son élection, de nombreuses expressions ont émaillé ses discours dont nous gardons la mémoire et, espérons-le, souhaitons la mise en œuvre : des mots qui ont fait la Une des éditorialistes chrétiens et des prédicateurs : “une Eglise en sortie” ; “aller aux périphéries” ; une Eglise dont les pasteurs transpirent l’odeur des brebis”, une Eglise qui retourne aux périphéries. Même des journaux peu soupçonnés de collusions avec le Vatican développent la pensée et les arguments du pape dans leurs colonnes ! Il y a eu un changement de langage, mais aussi un changement dans la manière d’être Eglise du Christ au milieu du monde, (le lavement des pieds dans une prison romaine, ou le déplacement à Lampedusa par exemple) ; les interviews dans l’avion au retour des voyages. C’est une Eglise qui parle au-delà des murs, qui s’organise pour être audible au-dehors, autant qu’au-dedans. Après le siècle de l’Eglise aux trois blancheurs (Marie, l’hostie, le pape) voici une “Eglise accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins” et aussi une Eglise joyeuse d’annoncer et de porter l’Evangile.

 

Que d’aucuns soient choqués par ces changements de tonalité n’a rien d’étonnant… Trop habituées à suivre une direction ecclésiastique dominée par l’Europe de l’Ouest, germaniste, latiniste et italienne, les oreilles des chrétiens d’occident et leur intelligence se sentent agressées par des rythmes latino-américain et par une exubérance auxquelles nous n’étions pas habitués. Ce serait se méprendre que de vouloir justifier les difficultés actuelles par les changements dus à la présence d’une culture latino-américaine, car les malaises dans la chrétienté sont bien antérieurs. On a oublié les tensions provoquées par le cardinal Ottaviani, pendant et au lendemain du Concile Vatican II. On a oublié les mis à l’index, des théologiens ensuite réhabilités. On a oublié les théologiens du concile qui ne reçurent la pourpre cardinalice qu’à la veille de leur mort.

 

L’Eglise est un corps vivant et non une doctrine statique. Si elle souhaite rester fidèle à son fondateur, il lui faudra accepter d’être dérangeante tout comme Jésus le fut devant les scribes et les pharisiens et, pire encore, devant les sadducéens et grands prêtres. Il lui est même arrivé de moquer l’opulence du Temple, et les habitudes pédantes de ses servants. Ce jour-là, il sera le seul à porter attention à la veuve et à sa minuscule obole. Sans doute l’Eglise aujourd’hui est-elle appelée à être dérangeante, appelée à porter davantage attention à ceux qui ne sont rien, avec Diaconia par exemple. Mgr Romero, martyr de la foi a été béatifié. D’autres saints et saintes ont été honorés et l’Evangile continue à être lu…

 

Au lendemain de Pentecôte, notre diocèse se prépare à donner des suites au synode provincial, en particulier à développer des communautés vivantes et missionnaires, des communautés qui accueillent et permettent aux lointains de s’y sentir à l‘aise. Entre Pâques et Pentecôte dans le diocèse, il y a eu diversité de fêtes et d’assemblées. Plusieurs sont liées à l’année de la Vie consacrée, d’autres évoquent le service du frère. Les sacrements furent honorés : autour du baptême, de l’eucharistie, de la confirmation et, bientôt pour une ordination presbytérale. Des formations ont eu lieu, par exemple sur les enjeux du synode de la famille. Ouvrons les yeux sur la diversité de la vie en Christ : les chrétiens ne sont pas obnubilés par la mémoire du passé, mais par la célébration de leur présent et de leur avenir. Souvenons-nous-en.

“Viens, Esprit Créateur, visite la pensée de tes fidèles ;

Fais jaillir la lumière dans notre intelligence, répands l'amour dans notre cœur”.

Abbé Emile Hennart

 

Chapô dossier

La Tradition chrétienne a divisé l’histoire du salut en trois temps : le temps de la Promesse, le temps de Jésus, le temps de l’Eglise et de l’Esprit. Avec la calendrier liturgique, nlus sommes entrés dans le temps de l’Eglise animés par l’Esprit. Tout comme aux premiers temps, les disciples d’aujourd’hui se manifestent de différentes manières. Les assemblées, petites ou importantes témoignent du corps du Christ vivant.

 

Communiqué 27 septembre Lille Arras et Cambrai à La Treille

A la suite du synode Lille-Arras-Cambrai, les évêques de la région invitent les chrétiens à la réception du document approuvé par Rome. Ils annoncent la date à retenir pour cette assemblée : le dimanche 27 septembre, à Lille, cathédrale de la Treille.