Récolte 2020 : l'étrange moisson
Rendements inégaux et sur une durée de six semaines
Rendements inégaux et sur une durée de six semaines
Récolte 2020 : l’étrange moisson
Une moisson qui traîne en longueur, des rendements qui varient du simple au double… : la récolte 2020 a peu d’égale dans les annales de l’histoire.
Pour comprendre le bilan de la récolte 2020, il faut repartir au 22 septembre 2019 : c’est la date à laquelle il a commencé à pleuvoir et ces pluies continues se sont terminées vers le 15 mars 2020. Six mois de pluies : donc des semis de blé d’hiver qui ont mal levés ou des semis qui n’ont jamais été faits. Les premiers rayons du soleil sont apparus lors du confinement : les agriculteurs sont alors repartis dans les champs pour constater les mauvaises levées de blé de l’automne et voir de quelles façons ils allaient faire leurs semis de printemps : au vu des terres détrempées, pas facile de faire du « bon travail ».
Blé et orge de printemps, betteraves sucrières, chicorées, lin et pommes de terre ont alors été semés. Heureusement, le temps était beau, la pluie avait cessé mais …. Il a vite fallu penser à sortir le matériel d’arrosage pour le lin, les semis de printemps et les pommes de terre, car la terre était desséchée …
Ces conditions climatiques particulières ont donc eu raison des récoltes de l’été 2020 : des rendements de blé d’hiver et de printemps très hétérogènes : de quarante à cent quintaux/hectare. Une récolte qui a traîné en longueur en raison des dates de semis et donc de maturité des céréales : les moissonneuses-batteuses sont sorties vers le 15/20 juillet et sont reparties dans leurs hangars fin août.
La récolte de lin sera aussi une année très moyenne : certains lins n’ont pu etre récoltés (en raison des mauvaises levées au printemps). La moyenne à l’hectare serait de quatre tonnes au lieu de six/sept tonnes en année normale. Le taux de filasse (fibre du lin) sera lui aussi très faible.
La moisson 2020
La récolte 2020 restera, pour le monde agricole, une récolte à oublier… Les récoltes d’automne (pommes de terre, chicorée et betteraves sucrières) viendront peut-être remettre un peu de baume au cœur des agriculteurs.
Nadine Wullens