FAQ1 Thess ch1-3

L'accueil de l'Evangile: que du bonheur

1 Thessaloniciens ch. 1-3 section 1

Ne pas oublier de lire les fiches 1   et  2

 

La colère de Dieu???

Je m’interroge sur les versets ch 1 v 10 et ch 2 v 16  de 1 thess “la colère qui vient “ et “Mais la colère a fini par les atteindre”  pourquoi parler de colère de Dieu? ça m’interroge?

 

agora Thessalonique agora Thessalonique  La phrase complète est : “mais Jésus nous délivre de la colère qui vient” C’est d’abord une affirmation qui concerne le rôle du Christ. Elle est conforme à d’autres textes, comme saint Jean 3,17 :  “Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ”. C’est aussi le sens du prologue de Jean sur Jésus venu dans le monde.  Même le Minuit, chrétiens ! évoque aussi la délivrance du courroux, le courroux du père, dont le fils vient nous libérer. Mais courroux et colère n’a pas exactement le même sens.

 

adam eve adam eve  

L’expression “colère de Dieu” est une "expression consacrée" dans la Bible, comme le rappelle une note dans la fiche 1 : Dieu a en horreur le mal, le péché. Le mot colère est employé plus de 300 fois dans l’Ancien Testament. Adam et Eve sont chassés du paradis par la colère de Dieu. La destruction de Sodome et Gomorrhe sont la conséquence de la colère de Dieu qui s’est enflammée… D’une manière générale, l’histoire biblique interprète la destruction de Jérusalem sous Nabuchodonosor comme conséquence de toutes les fautes commises par les rois d’Israël de génération en génération. (Voir aussi les psaumes). Il y avait une certaine éducation à la crainte de Dieu par exemple dans la prière Seigneur, châtie-moi sans colère, corrige-moi sans fureur psaume 6,2) On retrouve cette idée dans “le bon Dieu va te punir !”)

 

Or, Paul, dès le début de sa première lettre nous donne l’objet de la venue de Jésus : Jésus nous délivre de cette colère. Ce faisant, Paul rejoint la pensée profonde exprimée aussi par saint Jean 3,17 :  “Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ”. Jean 1,17 : la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus… La Bonne Nouvelle, c’est d’avoir confiance en l’amour miséricordieux de Dieu pour nous.

 

La vengeance de Dieu

Le mot “vengeance” en 4,6 en a choqué plus d’un ! Nous nous sommes dit qu’il ne fallait peut-être pas le comprendre dans le sens “je me venge en faisant encore plus de mal à l’autre qu’il ne m’en a fait”, mais plutôt dans le sens “le Seigneur rétablit la justice”. Comment le comprendre ?

 

 Port moderne; tour blanche médiévale 
ou rotonde des exécutions Thessalonique grece  
Port moderne; tour blanche médiévale ou rotonde des exécutions
Port moderne; tour blanche médiévale ou rotonde des exécutions
Le mot vengeance peut bien évidemment surprendre quand on attribue à Dieu l’aptitude à la vengeance. Les traductions les plus fidèles et proches du texte latin traduisent ‘car le Seigneur tire vengeance’ : aucun tort causé au frère ne restera impuni D’autres traductions emploient le mot punir, qui nous choque moins.

 

Tout comme pour la “colère de Dieu” la “vengeance de Dieu” est aussi une expression consacrée, une manière de parler dans l’Ancien Testament.  A propos de Caïn après le meurtre d’Abel, il est dit que Dieu se fera le protecteur (le vengeur) de Caïn : “si quelqu'un tue Caïn, on le vengera sept fois”. Gn 4, 15. C’était une manière de faire cesser les vengeances (vendetta) éternelles entre tribus quand l’une s’estimait lésée par une autre. La notion de Dieu de vengeance se retrouve au psaume 94, 1 ; Siracide 5,3 ou encore Deutéronome 32,35.

 

Complément d’explication : Dans le langage d’aujourd’hui, se venger c’est punir une offense en rendant à autrui pour le mal. Dans le langage biblique, la veangeance désigne d’abord un rétablissement de la justice, une victoire sur le mal. S’il est toujours interdit de se venger par haine du méchant, c’est un devoir de venger le droit bafoué. On peut ainsi dire “Dieu venge la justice bafouée”. Il existait dans les temps anciens, au temps des tribus un mot le goël qui désignait “le vengeur de sang”. Le mot restera dans la langue et le droit juifs pour désigner le défenseur. Ainsi la phrase d’Isaïe51, 22 “Ainsi parle ton Seigneur Yahvé, ton Dieu, défenseur de ton peuple”. Dire “Le Seigneur est notre goël (vengeur)’, c’est affirmer qu’il est notre défenseur et c’est lui qui rétablira notre droit.

 

Conclusion : les mots n’ont pas toujours exactement la même signification selon l’époque et la civilisation où ils sont employés. Le mot punir évite d’être choqué, mais cette traduction n’exprime pas la restauration du droit.

 

Postscriptum: Comment comprendre la phrase d'Isaïe 61: "proclamez une année de grâce de la part de Yahve et un jour de vengeance pour notre Dieu, pour consoler tous les affligés",

 

Paul, ce doit être compliqué!

Compte rendu d'une première rencontre en maison d'Evangile: Premières réactions sur les lettres de Paul : très négatives  !  Oh là là je n'aime pas du tout... C'est dur   ça ne me dit rien cette première section. D'autres ont ajouté : Paul est pointilleux, peut-être même teigneux dans les discussions...  Et ce qu'il dit des femmes questionne!!!

Après la première rencontre, le même groupe exprime: finalement, on se dit que les lettres de Paul, ce n'est pas si mal! Les lire ensemmble a permis de s'y mettre. Seul, on aurait abandonné.

Il me semble que saint Paul est l'objet de beaucoup de jugements et préjugés injustes, que l'on colporte de génération en génération. Souvent on ne ressort que des "morceaux choisis", toujours les mêmes. Or, il faut apprendre à tout lire sans a priori. Ensuite, il est nécessaire de situer le contexte dans lequel Paul écrit. Paul est un pharisien pur jus, élevé dans la tradition et philosophie juives. En arrivant en Macédoine, puis à Athènes, il se trouve confronté à la civilisation greco-romaine. Il suffit de penser à la place du corps, la compréhension du couple (en monde juif ou en monde greco-romain), de penser à la place du travail, à l'idée de corps et âme (inconnu en monde juif, où l'on est tout un)... Pour la lecture, il faut donc avancer avec prudence et effort de compréhension.

 

En lisant le premier chapitre, beaucoup ont été étonnés de voir l'amitié, l'affection manifestée par Paul... une empathie dont on pensait Paul incapable. Au ch. 2, on lira la comparaison: j'étais comme une mère, comme un père... j'aurais même voulu donner ma vie pour chacun. Ces expresssions donnent un accent beaucoup plus sympathique.Quand on sait que Paul travaillait de jour et de nuit pour n'être à charge à personne, alors qu'en monde grec ou romain, le travail est indigne d'un homme de la société, c'est pour les esclaves... on se rend compte que la valeur travail n'est pas la même. Il en sera de même pour la place des femmes dans les discours de Paul, sans oublier que certaines paroles lues aujourd'hui ont été ajoutée après coup par des adeptes des courants intégrisants (judaïsants) lors des premières transcriptions... Mais cela relève du travail des spécialistes. Ce n'est pas une raison pour ignorer ces mises au point.

 

Choisi par Dieu ! et les autres?

Dans la 1ère section (lettre de St Paul aux Thessaloniciens) le passage suivant a été difficilement compris par certains participants de notre maison d'Evangile : 1,4 "Sachant, frères bien aimés de Dieu, qu'il vous a choisis..."  -Dieu choisit un tel et pas tel autre- a été la première réaction!....

Réponse R

En posant la question de cette manière, vous ne pourrez pas trouver la solution (“Dieu vous choisit, donc les autres ne sont pas choisis”). Pour Paul, comme pour les Thessaloniciens, c'est un “honneur” que d'être choisis par Dieu. Dire que Dieu choisit quelques-uns et en exclurait d'autres est un non-sens. Le thème de l’élection divine (choisi par Dieu) est très important dans toute la Bible. Ce fut aussi l’enseignement des apôtres, par ex. Jean : Dieu le premier nous a aimés… C’est pourquoi il n’est pas juste d’affirmer Dieu choisit… et les autres il ne les choisit pas. Paul précisera plus tard que nous n’avons rien mérité auprès de dieu c’est un effet de sa bonté, de son amour. C’est Jésus qui nous obtient le salut (la vie avec Dieu).

 

Les langages de Résurrection dans la Bible.

Pile arc de triomphe 4ème s. Thessalonique grece 2  
Pile arc de triomphe 4ème s.
Pile arc de triomphe 4ème s.
En Israël la notion de résurrection apparait un peu avec Osée, ch.6, vers 735 avant J-C. On retrouve cette idée avec Ezéchiel 37, 1-14, quand il évoque la plaine couverte d’ossements qui se relève. (résurrection individuelle ou collective ?). Il semble que c’est une image employée par le prophète pour annoncer un avenir à un peuple qui vient d’être détruit pas la guerre : "Je mettrai mon Esprit en vous et vous vivrez", dit le Seigneur. C'est au peuple comme entité collective qu'eset annoncé un avenir, une résurrection. Nous aurions tort de la comprendre comme résurrection de chaque individu. C'est surtout au temps des martyrs d’Israël que grandit la conscience que Dieu ne peut abandonner ceux qui ont mis leur confiance en lui et sont morts dans la persécution (Epoque de la révolte des Maccabées ; cf. Livre de Daniel ch 7 et 2ème livre des Maccabées). Pour le prophète Eli et un enfant qui se relève pour un temps… on ne parle pas de résurrection mais de réanimation.

Au temps de Jésus il y a une altercation entre les sadducéens et Jésus car les sadducéens, à la différence des pharisiens ne croient pas en la résurrection (cf. Luc 20, 29…)

 

Pour essayer de faire simple : le Nouveau Testament utilise trois langages pour évoquer la résurrection : il parle de résurrection, d’exaltation, de vie en abondance. Le mot résurrection est composé de re et susciter (plutôt que re-vivant). Une autre expression est utilisée : réveiller. Penser au chant inspiré de st Paul “éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts…”

 

Il peut être utile de comparer trois textes de Paul qui évoquent la résurrection: 1 Th.4, puis 1 Corinthiens 15, enfin Philippiens, 2, 4-10. Ce qui est gardé dans les trois textes, c'est l'affirmation que Christ est ressuscité (sous-entendu par Dieu). Autour de l'affirmation, quelques éléments ne sont pas à chaque fois réexprimés. peut-être faut-il y avoir une évolution dans la manière dont Paul s'exprime. Aux Corinthiens il affirme, comme le faisaient les pharisiens et scribes: ce n'est pas de moi, voici ce que j'ai reçu, que j'ai transmis et que vous avez cru... Paul se reconnait porteur d'une tradition qui remonte à avant lui. Si on calcule les dates, cela nous amène aux premières communautés croyantes, issues de la foi pascale des années 30.