Jubilé du père Bauchart

Dix Jubilés d'or

Des vies de prêtres
 

Cette année, dix prêtres ont célébré leur jubilé d’or. Cinquante ans passés au service de l’Eglise diocésaine. Jean-Marie Bauchart est l’un d’eux.


Le dimanche 28 juin, la paroisse Notre-Dame en Béthunois, qu’l sert depuis dix ans, l’a fêté chaleureusement. L’Eglise saint Vaast était pleine à craquer. Dans l’homélie, jean-Marie a montré comment, en un demi-siècle, un prêtre était amené à servir dans bien des lieux du diocèse.
« J’aime mon Eglise, aussi bien celle de mon enfance qui m’a transmis l’essentiel, indispensable pour les bases sur lesquelles construire une vie.


Eglise mieux découverte durant les années de formation au séminaire d’Arras. Eglise d’avant le Concile, dans l’année de stage (1956-1957), à la paroisse saint Edouard de Lens, en pleine cité minière où les fosses 12,14 et 1 étaient encore en activité. Eglise réunie en concile, Vatican II. Souffle nouveau, bouffée d’oxygène, fenêtre ouverte sur le monde. A Boulogne en 1963, dans le milieu des marins-pécheurs ou dans les quartiers de magasins de marée pour la transformation du poisson, comme dans la ville haute de la cathédrale, tous se réjouissaient, l’Eglise était plus proche de tous. »


A Noeux-les Mines, en 1965, il trouve les houillères en perte de vitesse. « Les puits se ferment ou sont fermés. Les cités restent avec leur coron pour des mineurs silicosés ». Il constate des modifications humaines, l’aspect social prend sa place. L’Eglise n’est plus seulement le clocher, mais la vie de quartier.


A La Buissière en 1976, « avec 25 ans d’avance, dit-il il faut déjà préparer l’Eglise de l’an 2.000. Tout bouge, tout change à tout niveau ; l’avenir fait peur. Il faut expliquer, faire comprendre, éduquer. C’est, là aussi, le rôle du prêtre diocésain, en chaque localité, sur le terroir ».


A Béthune depuis 1998, il découvre le tandem “prêtres et laïcs baptisés”, tous responsables pour une même tâche : bâtir le Royaume.


A chaque étape de ce parcours, il remercie le Seigneur. Les paroissiens venus des neuf clochers vivent très fort avec lui cette Eucharistie. Le verre de l’amitié prolonge la rencontre : des liens se refont avec tous, en particulier avec les membres de la Maison des Aveugles.
Ceux qui le peuvent l’accompagnent au collège Saint Vaast pour un repas partagé. Trois prêtres de son équipe, trois religieuses du Mont Lièbaut, les membres de l’EAP, en tous une soixantaine vont égayer le reste de la journée. Pascal avec son accordéon nous fait chanter “le temps des cerises” ; Marguerite évoque les différents moments de sa vie avec des chansons d’époque. Nous découvrons à quoi le jeune prêtre occupait ses congés :


Les jolies colonies de vacances
qu’il vous propose avec un grand art
Tous les ans on voudrait qu’çà r’commence
Les colos d’l’abbé Bauchart ».


Autre occupation chantée sur l’air “Etoile des neiges” :
Auprès des non voyants Vous donnez sans compter
Et vous découvrez leur cœur confiant
Et à vos côtés ils peuvent goûter avec bonheur
Dieu qui se donne aux yeux du cœur.


Maryse, son mari et son enfant ont imaginé un jeu rappelant la vie de Jean-Marie Bauchart. Pour terminer, il nous a projeté des photos de ses moments passés avec les aveugles : pèlerinages à Lourdes, voyages culturels jusqu’aux plages du Débarquement pour leur permettre de voir quand même, “ à défaut des yeux, les mains ont appris à voir, à apprécier, à mettre en contact avec l’extérieur”.


Merci Jean-Marie, de nous avoir fait découvrir ce que le Seigneur t’a permis de réaliser en un demi-siècle.
Raymond Pesez
 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 3634 visites