Le CCFD dans le Béthunois
Les 3 jours du CCFD en mars à Béthune
Soirée pain-pommeLes trois journées CCFD-Terre Solidaire
dans le Doyenné du Béthunois
les 19-20-21 mars 2010
1er jour : Vendredi 19 mars
Soirée Pain-Pomme
Chaque année le CCFD-Terre Solidaire invite un certain nombre de partenaires provenant des pays en voie de développement, c’est-à-dire des hommes ou des femmes, acteurs locaux dans l’un ou l’autre des quelque 500 projets soutenus par le CCFD, dont l’initiative et la maîtrise sont entièrement assurés eux-mêmes. Le diocèse d’Arras a eu cette année le privilège de recevoir, du 18 au 23 mars l’un des quarante partenaires ainsi accueillis en France cette année.
Il s’agit de Monsieur Illiassou Danadakoye, ingénieur agronome nigérien, qui est venu le vendredi 19 mars à la Maison du Doyenné, rue d’Aire, à Béthune, exposer et débattre, devant une bonne soixantaine de personnes, de l’action de la Fédération des Unions de Groupements Paysans du Niger (pays semi désertique où les famines sont de plus en plus fréquentes et catastrophiques). Cette association, dénommée « Mooriben » (La Misère est finie), dans laquelle Illiassou est principalement responsable du programme de Sécurité Alimentaire, avec notamment la mise en place de banques alimentaires, est aussi largement engagée dans la formation du monde agricole, en particulier aux techniques respectueuses de l’environnement comme le compostage et l’irrigation goutte-à-goutte, sans négliger pour autant la mise en réseau des radio locales afin de diffuser au mieux les données météorologiques, les prix du marché et toute autre donnée technique indispensable. La soirée s’est achevée autour d’un partage pain-pomme.
2ème Jour : Samedi 20 mars
Bouge ta planète
Rendez-vous annuel des jeunes et du CCFD-Terre Solidaire, les « Défis Bouge ta Planète » ont rassemblé cette année les jeunes de 6ème et 5ème du Doyenné, dans les locaux du Collège St Vaast de Béthune, aimablement mis à leur disposition.
L’après-midi a débuté par la projection d’un diaporama sur le témoignage de la rencontre entre un jeune européen et un jeune Sud-Africain habitant les quartiers pauvres du Cap (vidéo thème 2009-2010 du CCFD : L’Afrique du Sud, pays riche ou pauvre ?).
Les soixante à soixante-dix jeunes présents se sont ensuite transformés en architectes pour concevoir et bâtir (avec des matériaux les plus divers : boîtes, polystyrène, carton, papier, bouteilles en PET, bouts de tissus, etc.) l’une des quatre villes représentants un monde-type dont les habitants avaient principalement le souci, soit de produire, consommer et investir, soit de privilégier les rencontres et les échanges, soit de privilégier les arts et la culture, soit enfin de respecter au mieux l’environnement. Les quatre équipes (dédoublées en raison du nombre) ont ensuite offert un élément important de leur création à une autre ville tout en s’enquérant de ce qu’elle avait elle-même réalisée. Après le rassemblement de toutes ces réalisations, les idées de chacun ont été mises en commun pour aboutir à une chartre pour une société riche et des propositions concrètes sur ce que chacun peut faire pour améliorer le partage et la solidarité, là où il vit (famille, amis, loisir, collège). A noter la richesse de ce partage et des idées bien concrètes avancées par de nombreux jeunes. A soigner aussi l’originalité et la rapidité de la conception puis de la construction des maquettes avec des matériaux de récupération (voir photos jointes).
3ème jour : dimanche 21 mars
Partage et collecte nationale
Le 5ème dimanche de Carême est traditionnellement celui de la Collecte de Carême, confiée au CCFD par la Conférence des Evêques de France depuis 1961. Il s’agissait pour chaque paroisse de France, de resituer cette collecte (importante puis qu’elle représente globalement le quart des financements des projets et actions du CCFD) dans le contexte de la solidarité internationale et dans le vrai sens du Carême qui appelle chaque chrétien à un effort accru dans la prière, le jeûne et le partage. C’est ce que la plupart des paroisses et clochers du Doyenné ont mis ainsi au cœur de la liturgie de ce dimanche.
Le CCFD-Terre Solidaire
Texte lu comme homélie du 5ème dimanche de Carême– 21 mars 2010
Le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, devenu depuis peu le CCFD-Terre Solidaire, n’est pas un mouvement de plus au sein de l’Eglise, il est la réunion de 28 mouvements ou services d’Eglise, dans l’un ou l’autre desquels chacun de nous est certainement déjà engagé.
Cette collégialité n’est pas une fusion, mais une alliance. Alliance au sein de laquelle chaque organisation est l’égale de l’autre. Le ciment de cette alliance est la volonté de lutter pour redonner aux plus pauvres et aux plus vulnérables, leur dignité d’homme créé à l’image de Dieu.
La mission assignée au CCFD par la Conférence des Evêques de France, depuis près de 50 ans, est notamment d’animer une campagne de solidarité internationale en ce temps de Carême. Temps où nous sommes plus particulièrement invités à la prière, au jeûne et au partage.
Les liens tissés avec nos frères et nos sœurs à travers le monde permettent de communier à leurs joies comme à leurs peines, aux injustices subies comme aux actions entreprises avec foi et courage.
Cette communion nourrit notre réflexion et, si elle se concrétise par nos actions, notre cheminement dans la foi.
C’est une démarche de conversion qui invite à se débarrasser du superflu pour être plus attentif, plus disponible aux autres.
Le jeûne, c’est la place que l’on crée en soi pour accueillir Dieu et tout homme créé à son image.
Ce jeûne crée les conditions d’une réciprocité dans laquelle deux personnes ou deux groupes donnent et reçoivent à la fois.
La spiritualité du CCFD-Terre Solidaire est profondément ancrée dans la doctrine sociale de l’Eglise.
Elle fait entièrement sienne la volonté d’un « développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes » selon la belle et forte expression de Paul VI dans son encyclique Populorum progressio, en 1967.
Développement « intégral » qui suppose la prise en compte de toutes les dimensions de l’être humain : économique, sociale, politique, culturelle et spirituelle.
Mais il ne peut y avoir de développement de la personne sans développement de la société dans laquelle elle vit et réciproquement.
Aujourd’hui plus qu’hier, avec la mondialisation, quel que soit notre pays, nos destinées sont liées : le développement est l’affaire de tous les hommes, car nous sommes tous frères en humanité, tous frères en tant que fils adoptifs de Dieu.
Solidarité, partage et réciprocité se traduisent notamment par le partenariat.
Rompant avec les pratiques de pure assistance, le CCFD-Terre Solidaire n’envoie ni expatriés, ni matériel à l’étranger. Il n’encourage et soutient financièrement que des projets dont les acteurs locaux ont l’initiative et la maîtrise.
Ces acteurs locaux deviennent ainsi des partenaires qui, en retour, nous apportent beaucoup par la richesse de leur culture, de leur solidarité et de leur foi.
Parmi les très nombreux hommes et femmes qui s’engagent, là-bas, pour un monde plus juste, une quarantaine de partenaires, ont été invités cette année.
Du 18 au 23 mars, le diocèse d’Arras accueille ainsi un partenaire nigérien, Illiassou Dandakoye, ingénieur agronome, qui nous a fait l’amitié de venir à la Maison du Doyenné, rue d’Aire, avant-hier, vendredi 19 pour échanger avec nous son expérience au sein de la Fédération des Unions de Groupements Paysans du Niger, l’association Mooriben, dont le nom signifie « la misère est finie ».
Au Niger, où de nombreux départements sont en proie à des famines de plus en plus fréquentes, cette association intervient dans trois régions semi désertiques :
- en mettant en œuvre un programme de sécurité alimentaire, notamment au moyen de banques de céréales,
- en aidant la population rurale à se former aux techniques les mieux adaptées à la protection de l’environnement, en particulier au compostage et à l’irrigation au goutte-à-goutte,
- en participant à la mise en place d’un réseau communautaire de radio pour répondre aux besoins d’informations sur la météorologie, les prix des marchés, des informations techniques sur la production, etc.
Ces actions touchent plus de 62 500 personnes (dont 61 % de femmes).
Enfin, tout le monde rural du Niger se mobilise pour développer notamment la filière riz, qui permettrait de contribuer à l’alimentation de la population par des produits locaux et de participer au développement économique du pays.
A sa façon, là où il vit et où il agit, dans un pays atteint lui aussi par la crise, notre partenaire Illiassou fait en quelque sorte « refleurir le désert » au sens propre comme au sens symbolique.
Que l’espérance qu’il suscite soit aussi notre espérance.
Soyons solidaires avec toutes ces actions de développement de tout l’homme et de tous les hommes, dans et par notre prière bien sûr, mais aussi en nous impliquant par notre don, partage créateur du monde nouveau auquel tout homme aspire et pour la réalisation duquel le Seigneur compte sur notre coopération.
Pour le CCFD : Norbert C.