En famille avec Dieu
Journée diocésaine avec Marie-Laure Rochette
Trois cents oreilles attentives et autant d’yeux pour découvrir le livre “En famille avec Dieu”. Comme elle l’a déjà fait en bien d’autres diocèses, Marie-Laure Rochette est venue présenter le travail réalisé à la demande de la commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat. Faut-il dire livre, ou album ? Mieux vaut dire cadeau offert par l’Eglise aux familles, parents et enfants, qui souhaitent faire grandir quelque chose de leur foi, grâce au dialogue qu’ils sauront établir entre eux à partir des contenus de ces 168 pages.
Il est normal d’être quelque peu désorienté au premier abord de cet ouvrage. Il est “à entrées multiples”.
On peut le parcourir en continu, on peut le parcourir comme un jeu, on peut suivre l’itinéraire biblique des personnages de l’arbre de Jessé (p. 8-9), on peut lire une image double page à la découverte des “détails” comme la mosaïque de la coupole saint Clément de Rome, (p.152-153). On peut aussi partir de l’une ou l’autre des questions existentielles à laquelle chacun est sommé de répondre, interpellé par un enfant :
- D’où je viens ?
- Comme c’est beau !
- Peut-on s’engager pour toujours ?
- Quelle vie pour demain ?
- Etre heureux en famille
- Comment choisir ?
- Quel sens donner à sa vie ?
Chacun est invité à se préciser la question, à voir comment il y répond, comment la Bible ou des chrétiens ont essayé d’y répondre, d’y donner sens, y compris dans les moments difficiles, la mort ou l’éloignement de Dieu. Question image et suivi des icones, recherche des détails d’une peinture, les enfants seront dans doute plus subtils que les adultes pour sauter d’une page à l’autre : de David à Josias, d’Isaïe à l’aveugle guéri etc…
Si l’on se sent un peu dépaysé par l’album, pourquoi ne pas commencer par la première double-page : l’arbre de Jessé, tout en bas le père de David, tout en haut Jésus, fils de Marie, et dans les branches de cet arbre, quelques-unes des nombreuses figures de la Bible. Qui sont-ils : il suffit de retrouver l’icône en haut de certaines pages de droite et de parcourir de dont la page est porteuse, par exemple, Moise page 79… et la page précédente parle de l’eau du baptême, la suivante de l’eau dans la cruche de la Samaritaine… pourquoi un tel environnement ? Qu’est-ce que j’en retiens, pour moi et mon enfant, qui avons été baptisés dans la mort-résurrection du Christ.
On peut aussi commencer par la dernière double page 152-153. Que vois-je : vue d’ensemble et revue de détails ! Des moutons, des cerfs qui boivent l’eau vive, les portes de deux villes, les apôtres Pierre et Paul. Combien d’autres détails peuvent être recherchés parmi les 50 cercles ! Si l’on manque de perspicacité, les pages 154-155 peuvent aider. Peut-être avez-vous repéré la biche qui boit au pied de la croix; elle est encerclée par la courbe du serpent. Qui donc peut bien désirer s'abreuver à la source qu'est le Christ?
Si cependant on est vraiment désorienté, il est toujours possible de parcourir l’index p. 164-165 dont l’un des mots nous renverra vers telle ou telle page.
Ceux d’entre nous plus sensibles aux techniques de mise en page auront repéré un schéma semblable, reproduit pour chacune des sept questions existentielles. Par exemple : D’où je viens, et en vis-à-vis de la question des éléments de la réponse des croyants. A la page suivante, la première étape du baptême, puis aux deux double-pages suivantes sont présentés des textes de la Bible et, en-dessous, une proposition pour lire, méditer et prier ce texte. On y retrouve la famille de Jésus, le peuple de Dieu, la famille-Eglise dont nous sommes et, pour conclure ce chapitre, un temps pour prier en famille.
Pourquoi une telle organisation : parce que… pour que
Parce que les évêques ont souhaité que l’Eglise accompagne les familles au long de leur chemin avec leurs enfants, en famille avec Dieu. Une conviction épiscopale est que le lieu de première annonce c’est la famille. “Nous appelons des auteurs à élaborer un livre pour la famille… utile pour encourager et soutenir les parents dans l’engagement qu’ils ont pris d’éduquer leurs enfants dans la foi chrétienne… aider les parents dans leur propre questionnement, de manière à favoriser le mieux possible l’échange familial entre parents et enfants (Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France p. 104-105). A Ecclesia 2007, Mgr Dufour annonçait la mise en oeuvre du projet.
Pour que… Pour proposer aux parents des chemins d’annonce explicite… pour oser parler de Dieu, dire sa foi, prier ensemble. La réelle difficulté vient de ce qu’ils n’ont pas les mots pour exprimer ce qu’ils ressentent. Ils n’ont pas appris, ou bien les mots ne correspondent plus aux réalités d’aujourd’hui : “comment annoncer la Bonne Nouvelle à un monde qui a bougé, s’est éloigné de notre culture chrétienne, qui ne reconnait plus naturellement son appartenance à l’aire chrétienne ?” Mgr Jaeger en fin de journée.
Une précision sur l’attitude à l’égard des familles, p. 82 : “ On ne peut guère appeler une famille à exercer la responsabilité de première annonce sans commencer par valoriser chez elle tout ce qui est déjà pierre d’attente pour l’Evangile : passer du temps ensemble, prendre des reps ensemble, prendre soin des malades et des plus petits, partager les services, vivre l’hospitalité…” Autre précision sur le pourquoi : “Si des familles acceptent de s’engager ainsi, il est bon que la paroisse s’engage elle aussi à les écouter, à les aider dans leur recherche, à les accueillir dans la discussion, à les aider en cas de problème, en leur indiquant par exemple des personnes d’expérience”.
Ce n’est donc pas un catalogue des vérités à croire ni un exposé catéchétique. C’est une invitation à libérer la Parole en famille, soutenus par une image, une question de l’existence, un témoignage d’hier ou d’aujourd’hui. Ainsi on parlera de planche à découvrir plutôt que de thème à aborder. Enfin plutôt que d’expliquer à l’avance chacun des“ gestes à bien faire”, on prendra le temps de s’expliquer soi-même sur ce que me fait vivre telle attitude, tel geste : “J’ai fait le signe de la croix sur mon front pour ouvrir mon esprit à la parole de Jésus… sur la bouche, sur mon cœur. J’ai associé mon corps à entrer dans l’écoute de la Parole”. Ce faisant, on rejoint l’attitude spirituelle des pères de l’Eglise dans leur manière de parler à ceux qu’ils venaient de baptiser et de confirmer. Le souci est de favoriser notre familiarité avec l’expérience des croyants, portés par les illustrations et les paroles qu’ils nous ont laissées. Abbé Emile Hennart
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Autres interventions de Marie-Laure Rochette dans le diocèse :
Février 2010 La pédagogie d'initiation.
Aout 2009 Au service des familles
Aout 2008 Servir le dialogue de Dieu avec nous