Ordinations diaconales

Trois nouveaux diacres permanents

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Ordination diaconale Ordination diaconale  

Le 19 octobre 2014, en la cathédrale d’Arras,

Mgr Jaeger a ordonné diacres :

Bruno Duvieubourg,

Philippe Hannebicq

Serge Preux.

 

 

 

En vue du diaconat 2 En vue du diaconat 2  Bruno Duvieubourg.

Il est né le 29 juin 1954 à MARCK, marié à Cathy,

ils ont deux enfants, Aline et Benoît.

Ils habitent à MARCK.

Bruno est outilleur dans l’entreprise Meccano de Calais.

Avec Cathy il assure la préparation au baptême, il est membre de l’association Lourdes Amitiés,

il fait partie d’une équipe saint Vincent de Paul.

Bruno est bien connu du monde du vélo

il participe au club cyclotouriste.

Cathy est assistante maternelle.

 

En vue du diaconat 3 En vue du diaconat 3  Philippe Hannebicq.

Il est né le 26 mars à AUCHEL, marié à Véronique,

ils ont trois enfants, Siméon, Justin et Clémence.

Ils habitent à AUCHY-au-BOIS.

Philippe est éducateur spécialisé en I.M.E,  formation en horticulture et en floriculture Avec Véronique ils participent à l’EAP.

Il est conseiller municipal.

Véronique est enseignante en école catholique.

 

En vue du diaconat En vue du diaconat  Serge Preux.

Il est né le 27 juin 1960 à MAZINGARBE, marié à Sylvie,

ils ont trois enfants, Emilie, Blandine et Guillemette.

Serge est professeur de vente en Lycée Professionnel d’Hénin. Avec Sylvie, ils sont engagés dans le scoutisme et dans des associations comme «  Danse et Vie ».

Serge a ouvert une Maison d’Evangile.

Sylvie est animatrice en centre de rééducation.

 

Célébration et homélie

 

Au cours de son homélie, Mgr  a commenté l'histoire de l'impôt à César, constatant que l'attitude des hauts responsables du judaïsme ne les incitait pas à regarder du côté des pauvres de Dieu.

La mission du diacre, rapporté par un jeune est de représenter ceux qui ne sont pas présents. Mgr ajoutait: leur mission  est d'aller aux périphéries pour inviter ces lointains à entrer dans l'Eglise'. C'est une partie de leur mission

 

Ce 19 octobre est aussi béatifié à Rome le pape Paul VI. C'est sous son pontificat, au cours du concile Vatican II que fut restauré le diaconat. Le premier de notre diocèse à avoir été ordonné fut Jean Patte, alors responsable diocésain du Secours catholique.

Homélie de l'ordination

Il n’est pas nécessaire d’être un grand familier de l’Evangile pour s’apercevoir que les paroles, les faits et gestes de Jésus gênent et dérangent. Le Christ remet souvent en cause l’arrogance des maitres de la société religieuse de l’époque. Il ne leur reproche pas leurs compétences, leur sagesse, leur rigueur et leur fidélité. Il ne supporte pas qu’ils utilisent leur savoir et leur engagement pour mépriser et écraser celles et ceux qui dans la connaissance et la pratique de la loi juive ne leur arrivent pas à la hauteur de la cheville.

 

          Mais voilà, les braves gens que les Pharisiens traitent avec une suffisante indifférence trouvent dans la parole de Jésus, son attention, sa compassion et sa miséricorde, une source de confiance, de courage et d’espérance. Pour sûr, Jésus perturbe le jeu du pouvoir qui structure si bien le petit monde religieux de son époque.

          Pour affaiblir un adversaire, il existe une recette infaillible : le prendre au piège de ses contradictions et retourner contre lui son propre enseignement. C’est ce que tentent les Pharisiens. Ils entrainent Jésus sur deux terrains particulièrement sensibles et périlleux : celui de l’argent et celui de l’attitude à adopter à l’égard d’une puissance occupante. A tous les coups, Jésus va perdre et se déconsidérer. S’il conseille de payer l’impôt à l’empereur romain, il passe aux yeux de la foule pour un lâche collaborateur. S’il déconseille de le faire, il sera dénoncé comme un rebelle contestataire que les Romains ont tout intérêt à écarter. Jésus est pris au piège. Tout est bénéfice pour les Pharisiens.

 

          Jésus voit bien où on veut l’emmener et il débusque immédiatement la perversité et l’hypocrisie de ses contradicteurs. Il les fréquente suffisamment pour deviner qu’en cet instant, ils se soucient fort peu de l’impôt, de ceux qui doivent le payer et de celui au bénéfice de qui il est prélevé. Ils veulent l’atteindre lui, Jésus.  Loin de se laisser enfermer dans une contradiction, le Christ va ouvrir une perspective nouvelle. Les faits sont là et ils ne peuvent pas être ignorés. Le peuple choisi par Dieu souffre et doute. Il est blessé dans sa dignité et sa liberté. Il est occupé par un envahisseur païen, mais il faut vivre et assumer les événements de l’histoire aussi douloureux qu’ils puissent être. Il n’est peut-être pas totalement scandaleux de voir l’argent des Romains retourner aux Romains !

 

          En ce temps d’épreuve, durement ressenti, le Salut vient et viendra toujours de Dieu. O, certes, tous s’interrogent : Pourquoi Dieu supporte-t-il l’affront fait à son peuple et peut-être à Lui-même ? Voudrait-il punir, mais pour quelles raisons ? A-t-il oublié sa promesse et sa tendresse ? Son Amour s’est-il perdu dans les sables de l’infidélité, de la pauvreté, du péché des hommes ? A-t-il fermé ses oreilles et son cœur aux cris et à la plainte de ses enfants ? Certes, ces derniers sont rebelles, mais il y a toujours en eux la place pour un amour possible, puisqu’ils ont été tissés dans l’Amour de Dieu.

 

          Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est croire par-dessus tout et malgré les apparences contraires que Dieu illumine, oriente l’existence des hommes. Quelles qu’en soient les circonstances, elle n’est pas enfermée dans les souffrances, les rejets, les exclusions qu’engendrent souvent la peur de la différence, l’angoisse devant l’inconnu, la défense jalouse de la sécurité. L’aventure avec Dieu est toujours déstabilisante, mais elle libère toutes les énergies de l’accueil, de la reconnaissance, de l’ouverture, du partage, du respect.

 

          En invitant ses auditeurs et ses contradicteurs  à rendre à Dieu ce qui est à Dieu, Jésus avait peut-être en mémoire ce passage du livre d’Isaïe que nous avons entendu dans la première lecture. Dieu fait appel à Cyrus, un roi païen. Ce choix est loin d’être banal dans la tête du peuple juif. Il serait plutôt choquant. Ce souverain réalisera, à son corps défendant peut-être, la volonté de Dieu et contribuera, déjà, à la libération du peuple opprimé.

          L’Amour de Dieu ne sera jamais captif d’une logique, d’une règle, d’un désir, d’une appartenance, d’une histoire, d’une race, d’une culture, d’une situation sociale, d’une religion elle-même. Dans l’histoire parfois chaotique, il trace des chemins de paix, de justice, de réconciliation, de fraternité d’amour, même dans les contextes les plus décourageants et les plus désespérants.

 

          J’ai eu la joie de rencontrer cette semaine le jeune fils d’un candidat au diaconat permanent, un adolescent pétillant de vie et de dynamisme. Je l’ai interrogé : Pour toi, à quoi sert un diacre ? Il m’a répondu : Le diacre rend présent ceux qui sont absents. J’étais émerveillé et admiratif. Bien sûr, la réponse avait mûri dans la réflexion avec le papa et la maman. Elle ne surgit pas d’un bon ouvrage de théologie. Elle jaillit d’un cœur pétri par la présence du Christ, la force de sa Parole, la puissance de son Amour.

         

 

L’Eglise a célébré, ce matin, la béatification du pape Paul VI. A la mort du pape Pie XII, le Cardinal Montini apparaissait comme son successeur naturel, mais le pape Pie XII ne l’avait pas nommé cardinal et l’archevêque de Milan n’a pas fait partie du conclave d’octobre 1958. Le pape Jean XXIII a été élu. Il n’a rempli la charge de successeur de l’apôtre Pierre que pendant 5 ans, mais il a eu le temps de poser un acte audacieux et un peu fou : il a convoqué le Concile Vatican II. Il a aussi nommé cardinal Monseigneur Montini.

 

          Le concile était à peine sur les rails que le bon pape Jean XXIII est décédé. Le Cardinal Montini lui a succédé sous le nom de Paul VI. Il a hérité d’un concile à poursuivre et à achever. S’il avait directement succédé à Pie XII, il n’aurait probablement pas eu l’idée, lui qui connaissait parfaitement les rouages romains, de convoquer un concile. C’est à ce concile que nous devons le rétablissement du diaconat permanent. Il se passe des choses étonnantes et bouleversantes lorsqu’on laisse Dieu se débrouiller avec César !

 

          Serge, Philippe et Bruno, vous garderez le respect du quotidien de la vie de nos semblables, ce domaine de César. Vous nous inviterez à faire de même. Vous sauvegardez la richesse de ce que les êtres humains partagent, créent, défendent, même s’il faut accepter de payer l’impôt à César. Je vous laisse le soin de remplacer César par un autre prénom ! Souvent, ces frères et sœurs seront absents de nos assemblées et de nos rencontres, mais par votre ministère ils seront là, comme ils le sont dans le cœur de Dieu. Vous nous redirez qu’il nous faut aller les retrouver, les écouter, nous unir à leurs joies et à leurs peines.

 

          A votre appel ou par leurs attentes liturgiques et sacramentelles, ces hommes, ces femmes, ces jeunes que le pape François identifie dans les périphéries rejoindront fugacement, pour un temps, de façon plus stable, les communautés chrétiennes. Hélas, la pauvreté, la détresse, l’isolement, le handicap les ont tenu à l’écart. Votre ministère est au service de leur présence.

          Il vous reviendra parfois d’aider les fidèles et les autres pasteurs à ne pas sombrer dans la perversité et l’hypocrisie pointés par Jésus. Il vous appartiendra souvent  de secouer les torpeurs pour que les périphéries s’installent au centre et que tout membre de la famille humaine puisse se sentir chez lui dans l’Eglise.

 

          Votre ordination constitue une invitation et un encouragement pour l’Eglise dans le diocèse. Elle s’interroge actuellement avec les diocèses de Lille et de Cambrai sur la manière dont les paroisses pourront être demain toujours plus fidèles à la mission qui leur est confiée. Le ministère que vous vous apprêtez à recevoir redit que ces communautés trouveront toujours dans le service leur raison d’être et leur fécondité. C’est ce chemin que le Christ mort et ressuscité leur indique.

          En ce jour d’ordination et par le don qui leur est fait de nouveaux ministres ordonnés, nous voulons  stimuler avec Saint Paul les communautés, les mouvements et les groupes en leur redisant : «  Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. » Qu’il en soit ainsi aujourd’hui et demain ! Mgr Jaeger

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 8761 visites