Une belle aventure
Réveillon solidaire
Un projet en commun en mission ouvrière "réveillon solidaire" a abouti malgré les contraintes sanitaire : ce projet débuté en juin avec différentes associations caritatives
En mouvement quand tout s’arrête…
Le 31 décembre, nous sommes allés à la rencontre de personnes isolées pour leur offrir un repas de réveillon.
Nous, c’est un collectif formé du Secours Catholique, du Secours Populaire, de la Croix Rouge, des Restos du cœur, du Foyer International d’Accueil et de Culture, associations humanitaires, de la Table Ronde, association philanthropique, de l’Action Catholique Ouvrière et de l’Action Catholique des Enfants, mouvements, de Berck sur mer.
Les personnes isolées, ce sont des personnes rejointes par les associations, qui connaissent la précarité, la maladie ou qui vivent dans la rue.
Il s’agit d’une belle aventure qui trouve son origine dans des échanges lors du premier confinement. Ce sont vingt-six témoignages recueillis qui montrent différentes façons de s’engager ou de croire, qui disent combien nos différences sont des richesses. Il ressort de tout ça le souhait d’une plus grande attention à l’autre, d’une espérance dans un monde plus fraternel.
Nous nous rendons compte alors que cette espérance rejoint celles des associations qui œuvrent au quotidien pour les frères et sœurs en humanité qui connaissent la précarité ou la misère. Progressivement, nous nous retrouvons autour d’un projet de réveillon pas comme les autres qui se transforme en raison de la pandémie en une distribution de repas améliorés. Informée de notre action, la Table Ronde se joint à nous en proposant de financer la totalité des repas offerts.
Au-delà de ce que l’on pourrait appeler une bonne action, quoique ponctuelle, la construction de notre projet a permis des échanges entre les associations : meilleure compréhension du fonctionnement et des intuitions de chacune, rappel du bénévolat comme chemin possible de réinsertion sociale, constat qu’ensemble, c’est chouette et c’est possible de construire quelque chose.
Je garde le souvenir de ce monsieur, rencontré lors de la préparation qui m’a expliqué comment le FIAC l’a « sauvé » de la rue et comment le Secours Populaire lui a offert une « famille » en lui redonnant par le bénévolat de la dignité et un sentiment d’utilité.
Invité à la maraude du FIAC, le 31, je me souviens aussi de cette personne sans domicile fixe qui refuse notre repas, un des derniers droits qui lui reste et provoque chez moi une réflexion entre faire « pour » ou faire « avec » les gens…
Je remercie Dieu d’avoir mis sur ma route toutes ces personnes. Contrairement à ce que certains croient, il est possible d’agir sans opposer les pauvretés, les migrants aux SDF par exemple, sans opposer systématiquement les riches et les pauvres. Je remercie le Seigneur d’avoir permis que s’agrandisse ma perception de notre famille humaine.
On fait tous un jour l’expérience de la solitude quel qu’en soit la cause, cela semble faire partie de notre condition humaine. La réponse est peut-être dans ce poème de Paul Eluard :
La nuit n’est jamais complète
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.
Thierry (Membre de l’Action Catholique Ouvrière)