La communion des saints
Edito Eglise d'Arras n° 17-2011
La communion des saints.
Pour des raisons plus historiques que théologiques, on en est venu à employer l’expression communion des saints pour parler de la communion entre ceux d’ici et ceux de là-bas, oubliant la communion entre nous, les vivants en Eglise. La fête de la Toussaint est assimilée à la fête de ceux qui sont passés en Dieu, oubliant que les saints, sont avant tout, ceux qui se sont laissés toucher par Dieu, les vivants comme les morts, qui ont été baptisés en Christ dans sa mort et sa résurrection. Les dédicaces des lettres de Paul sont explicites quand il adresse ses salutations aux Romains : “à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome, aux saints par appel de Dieu.” ; aux Corinthiens, “à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec…” ; “à tous les saints qui se trouvent en Achaïe” ; aux Ephésiens “aux saints et fidèles en Christ” ; “aux saints de Colosses” ; “à tous les saints qui sont à Philippe.” Une exception, cependant, aux Galates, à cause de la rapidité avec laquelle ils s’étaient éloignés de l’Evangile proclamé.
La fête de Toussaint est une invitation à rendre grâce à Dieu, confiants en sa miséricorde pour nous et ceux que nous avons aimés. Il les accueille dans sa maison. “Seigneur, je ne suis pas digne de Toi, mais dis seulement une Parole et je serai guéri.
Rassemblés pour la fête de Toussaint, nous osons croire en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique. Paul VI l’exprimait à sa manière : “tous ceux qui sont du Christ et possèdent son Esprit constituent une même Église et se tiennent mutuellement comme un tout dans le Christ. L’union de ceux qui sont encore en chemin avec leurs frères qui se sont endormis dans la paix du Christ n’est nullement interrompue ; bien au contraire, selon la foi constante de l’Église, elle est renforcée par l’échange des biens spirituels”.
Ce ne sont pas d’abord nos mérites qui font de nous des saints, mais l’union à Christ. Nous sommes devenus les membres de son Corps. Dès maintenant, nous sommes appelés Fils. (1 prières des responsables religieux. Jean 3 et 4). Cette communion en Christ peut être hélas déchirée (cf. 1 Co 1, 9-12). Nous savons combien le Pape Benoît XVI désire rassembler dans l’unité les chrétiens divisés. Quand il pose un geste aussi fort que celui de l’Assemblée d’Assise, il ne crée pas une fusion des religions, mais il demeure fidèle à Christ qui a su relever la foi du centurion (Matthieu 8,10). Il reconnait qu’en tout homme il existe un germe de vie, d’ouverture, une graine déposée par le Semeur. Rejeter la sollicitude du pape envers les hommes de bonne volonté dans les autres religions est caractéristique du refus d’aimer Dieu comme lui-même nous a aimés et appelés à la sainteté.
Le dossier de ce numéro reprend la conférence sur la piété populaire, lieu d’expression de la foi. Accueillir et évangéliser sont une attitude à acquérir. Tous n’ont pas le vocabulaire théologique pour exprimer leur foi… par les gestes ils cherchent à l’exprimer. Il appartient aux communautés d’Eglise de discerner et de proposer un chemin vers Jésus-Christ, mort et ressuscité. L’Apocalypse de Jean parle de foules immenses qui entourent l’agneau pour les noces avec l’humanité. Aujourd’hui, nous sommes en chemin, témoins du Christ par nos paroles et pas nos actes.
Le Projet diocésain de catéchèse s’appuie sur la conviction que l’Esprit de Dieu est à l'œuvre dans le monde, qu’il nous précède dans le cœur et la vie des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants que nous côtoyons. Il nous revient d’accompagner ces pèlerins nos frères dans le dialogue que Dieu inaugure avec eux, afin qu’ils vivent de la sainteté de Dieu.
Abbé Emile Hennart
Le 2 novembre, jour de la commémoration de tous les fidèles défunts est l'occasion de prières et célébrations en de nombreuses paroisses. Là où c'est possible, les églises resteront ouvertes. Les personnes qui souhaitent prépare l'animation de ce temps de célébration peuvent s'adresser au service diocésain de liturgie
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