Baptêmes et débaptêmes

bapteme2 bapteme2   La question des demandes de dé-baptême a été abordée dans les tribunaux, à Coutances et, récemment encore à la cour d’appel de Caen. Mgr Stanislas Lalanne a publié un communiqué dans Eglise de Metz, novembre 2013, que nous reproduisons intégralement.

 

La réaction de Monseigneur Stanislas Lalanne sur l'affaire de la demande de «débaptisation»:

 

La Cour d'appel de Caen vient de rendre sa décision dans l'affaire de la demande de radiation du registre des baptêmes, jugée en première instance le 6 octobre 2011 par le Tribunal de Grande Instance de Coutances. Le Tribunal ordonnait alors de procéder à l'effacement définitif de la mention selon laquelle le demandeur avait été baptisé, et ce, par tout moyen. Cette décision, à mes yeux, n'était pas admissible.


J'étais alors directement concerné et mis en cause en tant qu'évêque du diocèse de Coutances et Avranches. J'avais donc décidé de faire appel de cette décision. La Cour d'appel de Caen infirme aujourd'hui la décision du Tribunal de Coutances.

 

D'une part, les magistrats ont reconnu que la tenue des registres de baptêmes correspond à une finalité légitime dans le cadre de la loi informatique et libertés. D'autre part, les magistrats ont conclu qu'il n'y avait pas, pour cet événement public qu'est le baptême, atteinte à la vie privée. En effet, le registre n'est pas accessible aux tiers et la divulgation de l'information est en surplus le fait du seul intéressé.
 

C'est bien ce que je souhaitais faire entendre en 2011.

Bien sûr, l'Eglise restera à l'écoute des personnes qui veulent faire une démarche en vue d'obtenir la radiation de leur nom des registres de baptême l'Eglise continuera, comme auparavant, à accéder à leur souhait en apposant à proximité de leur nom, sur le registre des baptêmes, une mention qui en atteste.


L'Eglise accueille de façon compréhensive ces demandes et respecte la liberté de cheminement de ces personnes. Mais elle se doit aussi d'honorer le sens fondateur et essentiel de l'acte de baptême. C'est l'attitude qu'elle a eue avec le demandeur de la Manche. Elle ne peut pas lui dire : « Oui, votre baptême n'a pas eu lieu. » C'est impossible ! Le baptême, pour les chrétiens, est une nouvelle naissance dans la vie du Christ. Cet événement, d'ordre spirituel, est aussi un acte humain et historique, vécu par plusieurs personnes qui en ont donc été partie prenante ou témoins.

Je suis d'autant plus satisfait de la décision de la Cour d'appel de Caen que celle-ci pourra permettre de répondre aux interrogations d'autres diocèses confrontés à des questions similaires.

+ Mgr Stanislas Lalanne, Evêque de Pontoise