Un chantier qui s'imposait, à Saint-Omer

La restauration de l'église de l'Immaculée Conception

Il y a près de deux ans que, par sécurité, la Ville de Saint-Omer a pris la décision de fermer l'église du Haut-Pont.

Une des premières urgences constatée sur les lieux fut l'état des voûtes intérieures. La charpente qui est recouverte de lattis et de staff pour former le plafond était attaquée par le mérule, ce champignon qui affaiblit le bois en le pourrissant. Le risque d'effondrement de ces voûtes était des plus évident : « Même les abouts, c'est à dire les extrémités des poutres maîtresses qui s'enfoncent dans la maçonnerie, étaient attaqués », explique Jean-Michel Codevelle, chef de chantier de l'entreprise Chevalier-Nord, chargée de la maçonnerie et du remplacement des pierres DSC01476 DSC01476  de taille abîmées ou descellées. «La façade ouest, c'est à dire celle du porche d'entrée, avait de nombreuses pierres déchaussées, continue-t-il. Lorsque nous avons monté lDSC01502 DSC01502  'échafaudage extérieur, il en venait dans nos mains. Sur les 130 m3 de pierres taillées ou sculptées que nous allons remplacer, il y en a 40 m3 rien que pour cette façade ». Les échafaudages, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, ce sont 70 tonnes de tubulures d'acier qui permettent d'accéder jusqu'au plus haut niveau.

Un des premiers cDSC01573 DSC01573  hantiers de maçonnerie et béton armé fut celui du sol intérieur. Toutes les dalles en pierre noire de Tournai ont été démontées. Celles qui sont récupérables sont stockées et seront reposées dans l'entrée et les quatre chapelles latérales. Une dalle de béton a été coulée, remettant à niveau le sol qui avait suivi l'inclinaison de l'église quand celle-ci, bâtie sur un terrain marécageux, s'est enfoncée d'une vingtaine de centimètres sur sa droite, au XIXe siècle. Les serpentins d'un plancher chauffant seront installés ensuite dans la nef et les bas-côtés dès que les travaux sur les parties hautes n'exigeront plus les imposants échafaudages.

Un chauffage performant

Ce chauffage sera d'autant plus performant qu'en plus du plancher chauffant, des remontées sur les côtés enverront, à hauteur d'homme, de l'air chaud soufflé. C'est une chaudière à gaz naturel qui chauffera l'eau et l'air des souffleries.

Comme Chevalier-Nord, installé à Saint-Martin-lez-Tatinghem, toutes les entreprises travaillant à la restauration de l'église sont régionales, dont plusieurs de la région lilloise. La charpente est confiée à l'entreprise Battais, la couverture du toit à Leroy, les plâtres et enduits à Staff Courtenay. Le chauffage et sanitaire à Bernard Lefebvre et l'électricité à Eiffage Energy, de Saint-Omer. Les vitraux ont été déposés et sont restaurés par l'entreprise Brouard. Certains sont déjà en cours de restauration dans un atelier, sur place.

L'aspect extérieur sera rendu à l'identique mais avec une particularité : les deux pinacles qui encadraient la flèche du clocher et qui avaient été détruits vont être recréés tels qu'on peut les voir sur des cartes postales anciennes. Quant à la réouverture de l'église, elle est prévue, partiellement, pour mai 2017 (la nef centrale). Normalement, l'ouverture totale sera effective en décembre 2018.

Jean-Paul Chavaudra – Regard en Marche

photos Bernard Ponseel.

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