portraits à des acteurs de notre paroisse.

L'équipe de Regard en Marche (REM) a décidé de consacrer une série de portraits à des acteurs de notre paroisse. Le premier portrait est aujourd’hui celui de Philippe Ducornez

Regard en Marche (REM) a décidé de consacrer une série de portraits à des acteurs de notre paroisse. Le premier portrait est aujourd’hui celui de Philippe Ducornez que nous connaissons bien.

Ph. Ducornez  31 mai 2019 Ph. Ducornez 31 mai 2019  

Il a longtemps été membre de l’EAP. Actuellement il anime certaines célébrations de la Parole et dans le cadre de la FORTUL (Formation Théologique Universitaire pour Laïcs) il suit les cours dans le but d’animer les TD (Travaux Dirigés) pour un groupe d’élèves. (photo)

REM : être chrétien catholique aujourd’hui en 2019, est-ce la même chose qu’il y a vingt ans ? Qu’est-ce que cela signifie ?

Ph D : Depuis les années 70 il y a une crise de la société qui est dans bien des domaines de plus en plus fragmentée et radicalisée. L’Église connait également une crise qui a beaucoup de liens avec celle du monde. Face à cette situation au sein même de l’Église nous avons du mal à en parler entre nous, surtout si nous sommes de sensibilité différente. Il y a bien des tentatives, mais elles sont trop timides. Nous avons des progrès à faire pour, face à la situation actuelle, mieux communiquer entre nous afin d’être plus unis en tenant compte de notre diversité. C’est à mes yeux indispensable si nous voulons accomplir notre mission qui est de transmettre la Bonne Nouvelle.

Je pense qu’il faut se servir du passé pour avancer, mais il ne faut pas s’y cramponner. Les crises déclenchent forcément des peurs mais elles ont un sens, bien gérées elles sont facteur de progrès. Le Christ lui-même a déclenché une crise par sa présence, ses paroles et ses actes, gardons donc confiance dans l’avenir. Lui est toujours avec nous et l’Espérance est là pour soutenir notre foi.

REM : Alors qu’être chrétien catholique suppose un sens élevé de l’idéal, de nos jours beaucoup de jeunes abandonnent ou ignorent la pratique religieuse. Y a-t-il contradiction ?

Ph D : Il faut le reconnaître nous avons du mal à transmettre notre foi aux jeunes générations. Étant grand père je suis moi-même confronté à la question. Mais notre jeunesse est pleine de richesses souvent porteuses de valeurs évangéliques. Ils auront certainement des chemins différents des nôtres, qu’importe. Gardons l’Espérance ; semons sans relâche et un jour germera un blé nouveau.

Pour moi la foi est d’abord une relation personnelle au Christ qui nous amène vers le Père. Je voudrais sur ce point faire une remarque importante à mes yeux qui concerne les très jeunes. Je pense à l’importance de ce qui est vécu durant la petite enfance, dès deux trois ans. Rendre très top Jésus proche peut permettre à l’enfant de se confier à Lui et déjà de le prier, d’une certaine façon de s’abandonner à Lui dans la confiance, de se nourrir de l’Espérance, comme le font les adultes.

Cette rencontre du Christ est appelée à s’épanouir tout au long de la vie. Si elle a lieu tôt, elle aura de bonnes chances de continuer à se développer, mais il n’est jamais trop tard pour commencer ou redémarrer.

REM : pourriez-vous nous dire quelques mots sur l’histoire et l’avenir de de l’Eglise ?

Ph D : J’estime que l’histoire aide à comprendre le présent et à donner une vision et une espérance pour l’avenir. Il est rassurant de constater que l’Église a toujours su depuis plus de 2000 ans trouver la solution aux questions du moment et finalement s’adapter au monde en restant fidèle à la Parole et à la Tradition.

L’histoire de l’Eglise est époustouflante elle a été à de nombreuses époques très mouvementée. Malgré cela l’Evangile est resté vivant et il est arrivé jusqu’à nous. La révélation est plus forte et dépasse les travers humains qui sont en elle.

En conclusion je terminerai par ces mots réconfortants de Jean-Pierre Denis, éditorialiste à La Vie qui dit, à propos de la crise actuelle de l’Eglise« Courage, parce que l’Eglise que nous aimons demeure, celle des petits curés, celle des milliers de religieuses, de moines et d’évêques, celle de centaines de millions de fidèles qui font du mieux qu’ils peuvent(…) Courage, enfin et surtout, parce que Pierre restera Pierre. Et sur cette pierre, les portes de l’enfer ne prévaudront pas »[1]

 

Propos recueillis par Michèle Poiteau

 

[1] La Vie n°3834 du 21 au 27 février 2019