Conférence de presse 2016 du denier de l'Eglise
au Séminaire de Lille
Denier de l’Église 2016 - Donnez au Denier !
La Campagne du Denier 2016 est commune aux trois diocèses de la province. « La solidarité entre Lille, Arras et Cambrai se vérifie une nouvelle fois, souligne Mgr Jaeger. C’est sans doute le fruit du synode. Nous venons de vivre deux belles années qui donnent un souffle nouveau à notre Église. Nous sommes sur la bonne voie quand nous travaillons main dans la main. »
Le thème 2016 est : Aimer son Église, c’est aussi l’aider à vivre. Le visuel qui l’accompagne, un cœur formé par une communauté rassemblée et accueillante, est une réaction aux événements tragiques qui ont secoué la France en 2015.
Aider à faire vivre son Église est une notion floue dans l’esprit des Français. L’idée que l’Église vit grâce aux subventions publiques est couramment répandue. Ses richesses apparentes ne lui appartiennent pas ou ne sont pas monnayables. Les revenus d’un diocèse proviennent du Denier, des quêtes, des offrandes et des casuels. Le Denier correspond à 45 % des revenus du diocèse.
Rares sont ceux qui font la distinction entre ces différents dons. Une vidéo visible sur le site http://denierchti.fr explique bien cela. Cette vidéo explique le quotidien d’un jeune prêtre, Nicolas. Pourquoi est-ce un prêtre qui parle pour l’Église ? Tout simplement parce qu’une enquête menée auprès des 35-50 ans révèle que c’est l’image du prêtre qui symbolise le mieux l’Église. Mgr Jaeger, qui présidait la conférence de presse du lancement de la campagne 2016, s’en est étonné. « Autrefois, on parlait du denier du clergé puis du denier du culte. Depuis 1989, on parle du denier de l’Église pour signifier que l’Église est constituée de tous les baptisés et que son fonctionnement est maintenant assurée par beaucoup de laïcs. » Le terme de « denier » est un peu désuet, mais les catholiques tiennent à le conserver, car le Denier n’est pas un don comme un autre. Il ne fait pas appel à la générosité, mais plutôt à un sentiment d’appartenance ou de fidélité envers l’Église, pour que ceux qui sont plus spécialement en charge d’annoncer l’Évangile et de faire vivre l’Église, aient une juste rémunération. Le Denier est un don volontaire, il n’y a pas de tarif ! Chacun donne en conscience selon ses possibilités.
Dimension chrétienne du don
La lecture attentive des Écritures nous rappelle la légitimité de nos sollicitations. Dans les Actes des Apôtres (Ac 11,27-30) : à Antioche, on annonce une famine à Jérusalem et les chrétiens décident de venir en aide aux frères de Jérusalem et de Judée. Ce sont Barnabé et Saul qui sont chargés de d’acheminer les dons récoltés. Il s’agit déjà d’une solidarité lointaine de la communauté chrétienne.
Saint Paul aux Galates 6-6 : « Que celui qui reçoit l’enseignement de la Parole fasse une part de tous ses biens en faveur de celui qui l’instruit ». Saint Paul toujours, dans la première Lettre aux Corinthiens (1 Co 9,10-14) nous dit : « si nous avons semé pour vous les biens spirituels, serait-il excessif de récolter des biens matériels ? ».
Jésus, dans l’Évangile selon Saint Matthieu, nous dit que « l’ouvrier mérite son salaire » (Mt 10, 10). Cette contribution est à la fois conforme au droit canonique et au droit civil. Le canon 222 § 1 dispose, en effet, que « les fidèles sont tenus par obligation de subvenir aux besoins de l’Église afin qu’elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d’apostolat et de charité, à l’honnête subsistance de ses ministres. »
Quant à la loi du 9 décembre 1905, son article 18 prévoit la création d’associations pour subvenir aux frais, à l’entretien et à l’exercice du culte.
Bilan 2015
L’année dernière, les dons collectés pour l’ensemble des trois diocèses ont été en progression de 2,9 %. Si l’on compare ce chiffre avec les 0,5 % de l’inflation, il s’agit d’un bon résultat. Pourtant, le nombre de donateurs a diminué de 0,8 %, une diminution moins forte que les années précédentes. Le don moyen est de 166 €, soit une augmentation de 3,7 %, la moyenne nationale étant de 208 €. Les donateurs de 2015 ont sans doute été sensibles au bon travail du synode, à l’image positive du pape François, etc.
Le chèque reste le premier moyen de participation au Denier. 13,3 % des donateurs ont opté pour le prélèvement automatique. Ils représentent 25,4 % de la collecte avec un don moyen de 317 €. Ce type de don est encouragé par les économats parce qu’ils garantissent une certaine stabilité.
Les dons en ligne sont en forte hausse. La collecte a progressé de 23,9 % et le nombre de donateurs de 23,5 %. Ce mode de collecte représente 4,8 % de la collecte totale.
Il a été constaté que plus de la moitié des dons se fait en décembre. La déduction fiscale n’y est pas étrangère. Sur les 12 millions d’euros perçus par les 3 diocèses en 2015 (Lille dépassant le total des deux autres diocèses) 11 millions ont été perçus avec émission de reçus fiscaux permettant une déduction fiscale de 66 %. 1,2 million , soit 10 % du total des collectes, a été perçu au titre de l’ISF avec émission de reçus fiscaux permettant une déduction de 75 %. Le nombre de donateurs ISF est beaucoup moins important chez nous, par contre ils donnent beaucoup plus au Denier. Les futures élections laissent planer un doute sur l’avenir de l’ISF, ce qui inquiète les économes diocésains.
Les animateurs de la conférence de presse sur le Denier 2016 ont fortement insisté sur l’importance les messagers-collecteurs. C’est une richesse par rapport aux autres collectes. Leur travail est de plus en plus difficile.
La conférence de presse a également insisté sur le rajeunissement nécessaire des donateurs. La moyenne d’âge actuelle est de 70 ans. Le public visé par la campagne 2016 est la tranche 35-50 ans. Les toutes nouvelles déclinaisons du site pour tablettes et smartphones les attireront peut-être.
Pour donner au denier de l'Eglise : http://arras.catholique.fr/denier