Welcome pour les migrants

Coup de froid dehors, coup de chaud dans leurs cœurs pour les migrants abrités la nuit à Arques

V Lindon a St omer V Lindon a St omer   « Quand je pense que si je laissais mon chien deux nuits dehors, sans abri par ces jours de grand froid, il se trouverait vite quelqu'un pour avertir la SPA. Et celle-ci, en toute légalité, porterait plainte pour cruauté envers un animal »...

 

Rentrant chez nous après avoir visionné en avant-première à Saint-Omer le film « Welcome » de Philippe Lioret, nous étions remontés, mon épouse et moi, ce samedi soir là. Le harcèlement policier que subissait, dans le film, Simon, un maître-nageur calaisien interprété par Vincent Lindon, parce qu'il hébergeait chez lui un migrant kurde, nous avait choqués et interrogés.

C'était dans le film, certes, et accentué pour les besoins de l'intrigue -car il ne s'agit pas d'un film documentaire - mais, le lendemain, à la lecture de la Voix du Nord de Dunkerque, nous découvrions que le sous-préfet de la Flandre intérieure rappelait à l'ordre, plus exactement à la loi, les maires de quatre communes qui avaient décidé d'offrir un toit pour la nuit aux migrants de passage sur le Littoral, pendant la vague de froid de la première quinzaine de janvier.

 

Un toit à Arques

Ce que nous savions et la plupart des 350 personnes présentes dans la salle de projection aussi, c'est que, depuis le milieu de la même semaine, la municipalité d'Arques avait aménagé une salle dans son ancienne caserne des pompiers pour accueillir, la nuit, les migrants du campement de fortune de Longuenesse-Tatinghem.

          Comme l'expliquait à la presse locale le directeur général des services municipaux arquois après la première nuit : «  Il n'y a eu aucun problème et les personnes accueillies, surtout des jeunes de 14 à 25 ans, nous ont vivement remerciés... Nous avons simplement fait ce qui nous paraissait juste. »

 

  C'est la communauté Emmaüs audomaroise qui avait donné l'alerte. Cela fait des mois que, sans tapage, avec des bénévoles, elle apporte son soutien moral et matériel  aux migrants en transit dans l'Audomarois. « En transit » parce que ce ne sont jamais les mêmes et que leur nombre est fluctuant. Leur but reste de franchir la Manche à Calais et rejoindre ce qu'ils pensent être l'Eldorado pour les migrants : la Grande Bretagne.

A l'heure où ses lignes sont écrites -début février- la salle, aménagée avec lits, cloisons et douche, est toujours laissée à la disposition du petit collectif créé à l'initiative d'Emmaüs et regroupant aussi des bénévoles du Secours Catholique, de Saint-Vincent de Paul et de la Croix Rouge. Elle devrait rester opérationnelle jusqu'à la fin de l'hiver.

(Jean-Paul Chavaudra)

 

La sortie nationale du film « Welcome » passé en avant-première dans le Nord-Pas de Calais où il a rencontré un accueil  chaleureux, est prévue pour le 11 mars.