Interview de Mgr Jaeger

A propos des chrétiens formés à l'accompagnement des familles en deuil.

Pere Jaeger au cours de l Pere Jaeger au cours de l  © F. Vandebeulque Ils sont soixante six laïcs à s’être préparés longuement à ce service. Quatre d’entre eux sont de la paroisse Notre Dame du Haut-Pays.

Avant la messe célébrée à Fruges, le 18 janvier, ils ont passé une heure avec le père évêque pour un échange sur les enjeux de cette mission.
A la fin de la célébration eucharistique, le Père Jaeger insiste sur le fait que toutes ces personnes sont totalement bénévoles ; puis, il  leur remet une croix, signe de ce service que la communauté leur confie. « Cette croix qu’ils porteront au cours des célébrations liturgiques est particulièrement symbolique au moment d’un deuil ; croix : source de vie, d’amour et d’espérance. » 
 
 
Depuis quand l’Eglise fait-elle appel aux laïcs dans ce service ?
Une vingtaine d’années
 
Etait-ce une décision de l’évêque d’Arras ou de l’ensemble de l’Eglise de France ?
C’est une décision de l’Eglise universelle. Il y a d’autres pays où le manque de prêtres est plus important qu’en France.
 
Combien de personnes sont engagées dans ce service d’Eglise au niveau du diocèse ?
Vous voyez ce matin, ici, ils étaient plus de soixante. Pour l’ensemble du diocèse ils sont plusieurs centaines
 
Le deuil est un moment tellement important pour les proches, ne pensez-vous pas que peut-être l’Eglise « loupe »  une occasion de permettre à des familles de renouer des liens avec les prêtres ?
La cérémonie des funérailles n’est qu’un moment de l’accompagnement. Quand les gens meurent on se préoccupe de les enterrer   mais il y a un avant et un après.
C’est vrai, naguère, seul le prêtre intervenait. Aujourd’hui dans la lignée de Vatican II, c’est toute la communauté qui en est responsable.
Cela demande un grand travail d’explication auprès des personnes Ce n’est pas un enterrement au rabais. Dieu est suffisamment malin Il sait qu’il n’y a plus beaucoup de prêtres. Vous pensez qu’il n’accueille pas la prière des laïcs ? Vous croyez qu’il va demander s’il y avait un prêtre à l’enterrement ? Vous croyez qu’Il va demander si c’étaient des funérailles avec ou sans messe ?
Quand le prêtre le peut il essaie d’être présent à cette cérémonie mais de toute façon il est toujours disponible aux familles avant et bien après ; dans des moments où on se retrouve parfois bien seul.
Avant d’enterrer les gens il faut les aider à vivre ! Les prêtres sont là pour ça et non d’abord pour ce qui touche à la mort.
 
L’avenir ? Des réflexions sont-elles engagées pour confier d’autres missions aux laïcs ?
Peut-on envisager qu’un jour les mariages par exemple  ne soient plus célébrés par des prêtres ?
Il y a déjà une quantité de missions qui sont confiés aux laïcs : catéchèse, préparation aux baptêmes, ou aux mariages…
A l’heure actuelle, il est déjà possible dans des conditions très particulières qu’un mariage soit célébré en absence de prêtre mais ce sont dans des cas vraiment très particuliers. Un certain nombre de réflexion sont effectivement en cours telles qu’une meilleure répartition des dates sur l’ensemble de l’année et pas seulement les quelques mois d’été. Une autre piste pourrait consister à  proposer une célébration au cours de laquelle plusieurs couples s’engageraient dans le mariage.
 
 Francis Vandebeulque

 

Article publié par Francis Vandebeulque - Notre Dame du Haut Pays • Publié • 6630 visites