Concert en Art Majeur
Soirée d'ouverture du 4ème Festival Contrepoint 62, en la cathédrale Notre Dame de Saint-Omer.
Dominant l’admirable buffet d’orgue, réalisé en 1712 par les frères Piette, le Roi David contemplait, imperturbable, la foule qui peu à peu envahissait la grande nef et le chœur de la cathédrale Notre Dame.
Pas de messe, ni de mariage en ce début de soirée, mais un public de mélomanes, novices ou fidèles à ce rendez-vous proposé par le Conseil Général : Contrepoints 62.
Une édition « so British » que ce quatrième opus du festival des orgues en Pas-de-Calais, consacré cette année aux compositeurs et musiciens de nos voisins d’Outre Manche.
Au programme de cette soirée inaugurale, la Maîtrise du New college d’Oxford, un des meilleurs ensembles vocaux du Royaume-Uni, fondé en 1379, soutenu par l’Orchestre Oxford Philomusica dirigé par Edward Higginbottom. Aux grandes orgues, Steven Grahl, organiste titulaire et directeur musical à l’église St Marylebone de Londres.
Ensemble, ils interprétèrent des œuvres d’Elgar (Great is the Lord chœur), ainsi que le célèbre Adagio pour cordes et chœur de Samuel Barber. Adagio que l’on peut retrouver dans les films « Platoon » ou encore « Elephant Man »…
L’ensemble vocal constitué d’une trentaine d’enfants et de jeunes adultes, par sa maîtrise, sa puissance mais aussi sa grâce, emporta dans son sillage un auditoire suspendu à cette musique qui s’élevait, légère, vers les voûtes de la cathédrale…un instant le Temps a suspendu son vol…
En deuxième partie, une messe de Haydn « Messe in augustiis dite Messe Nelson », avec les solistes Mairi Lawson, soprano ; Lucy Ballard, alto ; Daniel Norman, ténor et Giles Underwood, basse.
Haydn, compositeur autrichien et fervent allié des anglais, ne portait pas particulièrement Napoléon dans son cœur. Choqué par l’avancée des troupes françaises sur Vienne, il composa cette messe, qui fut jouée pour la première fois le 23 septembre 1798 à Eisenstadt.
Apprenant la victoire de l’amiral Nelson sur la flotte napoléonienne au large d’Abu Quir, il rebaptisa sa partition « Messe Nelson » lorsqu’il rejoua celle-ci en septembre 1800, devant l’amiral lui-même.
Avec une mise en lumière extraordinaire des grandes orgues de la cathédrale tout au long de la soirée, le concert se termina en apothéose par cette messe. Les musiciens, chanteurs et solistes furent salués par un tonnerre d’applaudissements et de nombreux rappels.
« Mesdames et Messieurs les artistes, chapeaux bas ! »
E. Houzeaux