Pleurs sur Jérusalem

Méditation du cardinal Etchegaray.

Pleurer comme Jésus lors de sa dernière montée à Jérusalem.


Les pèlerins en Terre sainte s’arrêtent dans la chapelle dite “Dominus flevit” au lieu évoquant Jésus qui pleure sur Jérusalem. Cette année, ils ont pu méditer sur le texte du cardinal Roger Etchegaray. Publié dans “L’homme à quel prix ?” Au moment où les armes tuent des gens Palestiniens et Israëliens, que cette lecture devienne prière pour que vienne la Paix, là-bas et en d’autres lieux du monde.

 

Jérusalem berbelés Jérusalem berbelés    

 

L'apôtre Luc (19,41-43) raconte: « Quand Jésus fut proche de la ville, il pleura sur elle. » À chacun de mes pèlerinages à Jérusalem, je vais au mont des Oliviers, jusqu'au sanctuaire appelé «Dominus flevit », pour y célébrer une messe face à la cité « où tout se tient pour ne faire qu'un » (psaume 122) et contempler le panorama grâce à une grande verrière. Luc nous dévoile pourquoi ces larmes de Jésus sur la ville : «Ah! Si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux! » Le même évangéliste avait déjà cité les lamentations du Sauveur : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes, que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu I» (Luc 13,34)

 

Deux mille ans après, j'ai devant moi une Jérusalem divisée par le « conflit israélo-palestinien », une des tragédies les plus lancinantes de notre époque. On ne revient jamais indemne de Jérusalem — si du moins on a compris qu'il s'agit de peuples tous les deux sémites, descendants d'Abraham et meurtris par une histoire jalonnée de passions et de frustrations.


Pleurer sur Jérusalem, c'est pleurer aussi sur nous-mêmes, chrétiens « spirituellement sémites », avait osé dire Pie XI. Les Eglises chrétiennes en Palestine, défigurées par de vieilles querelles, s'interrogent sur leur vigueur pour rendre plus visible un témoignage de fraternité. Elles se montrent très soucieuses de la paix à Jérusalem, clé majeure d'un trousseau nécessaire pour ouvrir la paix sur toutes les terres du monde.


L'archevêque Mamberti, proche collaborateur du pape, parlant à l'Assemblée de l'ONU le 27 septembre 2011, déclare que, dès 1947, une résolution a prescrit la « base juridique pour l'existence de deux Etats » : l’Etat d'Israël a vu le jour aussitôt, alors que les Palestiniens attendent encore après soixante-cinq ans. Le Vatican a plusieurs fois rappelé que « le Saint-Siège est favorable a un statut internationalement reconnu pour la partie de Jérusalem où les Lieux saints des trois religions monothéistes sont ouverts aux croyants ».

 

Débouchera-t-on enfin sur la paix ? Certains reprennent confiance en écoutant un communiqué d'évêques européens et américains de la Coordination Terre Sainte 2012, après leur visite a Jérusalem, à Naplouse et à Gaza : “Nous avons entendu et faisons nôtre cette conviction : être pro-israélien c'est aussi être pro-palestinien. Cela signifie être pro-justice pour tous [...]. Aboutir à un accord négocié est urgent. » Ils rejoignent le professeur Jean Halpern : “Les habitants de Jérusalem apprennent jour après jour à se redécouvrir mutuellement les uns les autres sans les masques façonnés par les stéréotypes réciproques. Ce lent et difficile apprentissage de la reconnaissance de l’autre quel qu'il soit peut être la voie d'une commune libération... L'unique et l’universel, le réel et l’imaginaire, l'éternel et l’actuel, le sacré et le profane, l'harmonie et les tensions, Jérusalem, c'est tout cela à la fois. »
Oui, tout cela est aussi entre nos mains pour ne plus pleurer sur Jérusalem. Mais il y a un “mur”...

 

Olivier des 3 religions Olivier des 3 religions   

 

Olivier offert par Jean-Paul II aux lieux saints.

Il représente trois branches sur le même tronc: 

le judaïsme, le christianisme et l'Islam.

 

L'olivier se trouve au cénacle, lieu où l'on évoque l'insitution de l'eucharistie et la prière de Jésus pour l'unité.
 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 4732 visites