NOEL au centre pénitentiaire de Longuene

Le Sauveur est né, tout homme en lui se reconnaît

  Mgr Jaeger et l'abbé Michel Wiel concélébrant l'office de Noël. NOEL au centre pénitentiaire  
Mgr Jaeger et l'abbé Michel Wiel concélébrant l'office de Noël.
Mgr Jaeger et l'abbé Michel Wiel concélébrant l'office de Noël.
       

Trois hommes, trois personnes détenues actuellement au centre pénitentiaire de Longuenesse, s 'avancent lentement vers l'autel dressé dans la salle polyvalente de leur prison, en ce matin de Noël. Le premier est porteur de la flamme de la Paix, le second de celle de l'Amour, le dernier de la Foi.

Suit la lumière de Bethléem, symbole de l'Espérance, apportée par Jean et Anne-Marie Capelain, deux responsables de scouts et guides de France,  

 

 Beaucoup d'entre nous connaissent déjà cette parabole moderne. Les flammes de la Paix, de l'Amour et de la Foi s'éteignent l'une après l'autre : « Qui croit encore en moi ? Plus personne ne désire m'accueillir et me propager », résume l'une d'entre elle. Seule reste allumée la flamme de l'Espérance qui se charge aussitôt de rallumer les autres. « Je suis la lumière qui a jailli dans la nuit de Bethléem. C'est moi qui vous permets de tenir dans les moments de tristesse, de découragement. », exprime-telle par la bouche d'un des membres de l'équipe d'aumônerie qui a préparé la célébration.
Lumière de Bethléem Noel à la prison de Longuenesse  
Lumière de Bethléem
Lumière de Bethléem
« Un sauveur nous est né, tout homme découvre en lui un frère. Tout homme en lui se reconnaît ». Ce message que les chants rappelleront tout au long de l'office, le père évêque le redira aux soixante-dix détenus présents : « Vous aussi, vous êtes démunis, vous êtes en quelque sorte sur la paille. Mais ce que personne ne pourra jamais vous prendre, vous enlever, c'est la capacité d'aimer, la volonté d'aimer même si, quelquefois, dans notre vie d'homme, notre amour est un amour blessé ».
Réchauffés peu à peu par l'émotion qui resserre leur petite communauté, les détenus mêlent leurs voix à celles des animateurs. Ils deviennent de moins en moins timides pour lever les mains et accompagner la gestuelle des chants et prières : «  Ouvrir les mains, cueillir la lumière, la donner plus belle à son voisin », miment-ils en se tournant vers les plus proches de leurs compagnons.
                                                 
                                                  Première communion
 
L'un d'entre eux, âgé de vingt-cinq à trente ans, fait sa première communion en ce jour de Noël. Il confiera, après l'office, sa joie d'avoir pu vivre ce moment des mains du père évêque et cela dans une exceptionnelle atmosphère de paix et d'amitié.
Une sensation d'ouverture aux autres amplifiée par le fait que les lectures et intentions de prières sont reprises en anglais par des détenus de nationalités étrangères : « Nous avons 30 nationalités différentes, ici », rappellera Roger Vernier, l'aumônier laïc qui, comme la plupart des membres de son équipe, connaît quasiment le prénom de chacun de ses «paroissiens ».
 
(Jean-Paul Chavaudra)