Au secours des migrants, au secours de nos frères
Dans l'Audomarois
Les conflits, les répressions jettent des milliers de réfugiés sur les routes, dans l’obligation de se déplacer s’ils veulent sauver leur vie ou préserver leur liberté. Beaucoup croient encore à un Eldorado en Angleterre, avant de se casser les dents sur les barrières de sécurité autour du port de Calais.
Certains se posent dans l’Audomarois et campent dans un fossé boisé près de Tatinghem.
Brigitte GASPAR et Maurice COLLIER et des membres d'Emmaüs-Saint-Omer, du Secours catholique et de la Croix-Rouge s’unissent pour améliorer leurs conditions de vie : « Après être allés à Calais, avec le Secours catholique, c'est tout naturellement, au fur et à mesure qu'il en arrivait dans l'Audomarois, que nous nous sommes préoccupés de la situation précaire de « nos » migrants ».
Trois fois par semaine, Maurice et Brigitte les emmènent pour une douche au local Emmaüs. Occasion de se rafraichir, de se réchauffer, mais aussi de se poser, « Nous sommes là pour leur apporter un peu de confort et de chaleur. » me confie Brigitte.
Nous échangeons sur leur religion, sur leur paradis, ils s’inquiètent pour moi, des risques que je prends en allant à leur rencontre tous les jours, mais aussi pour ma vie : il faut que tu trouves ton chemin. »
Infirmière de métier, plus jeune, Brigitte rêvait de partir en Inde.
Sa fille étudiante en médecine lui amena un jour aux urgences, un réfugié blessé, Omar. Ce fut le déclic.
Aujourd’hui, toutes ces rencontres lui permettent de voyager : « je franchis les frontières, je plonge dans l’Afghanistan. Ces personnes m’apportent énormément, m’enrichissent par le partage de leur culture, religion. »
Marchant beaucoup, dormant peu et toujours sur le qui-vive, ces jeunes de 15 à 25 ans se plaignent beaucoup de douleurs musculaires : « je soigne toute sorte de bobos, de l’esprit, du corps, de l’âme. Mais la principale aide que je peux leur apporter, c’est celle de l’écoute. Avec un charabia teinté d’anglais et de gestes, ils me décrivent leur pays, me présentent leur famille. Toujours en communication avec le pays, ils craignent pour leurs parents.
Localement, Maurice organise, avec d’autres, le cercle de silence, tous les derniers mardis du mois, sur la grande place de St-Omer. : « On y distribue des tracts, on y discute, beaucoup approuvent notre démarche. Nous ne devons pas baisser les bras, la situation se dégrade. »
Lancés en 2007 par les frères franciscains de Toulouse, les 180 cercles de silence de France regroupent plus de 10.000 participants qui, chaque mois, vivent une heure de protestation silencieuse. Leur état d’esprit gardant toute sa force : on a ensemble à construire des solutions plus justes.
Valérie Courquin - Fond commun Regard en Marche