le Dimanche 20 sept 2020 A la cathédrale de Boulogne


Cathédrale de Boulogne

Interview de Flavien : Pour cette année, nous avons imaginé de te poser trois questions.

 

  1. Flavien, tu vas être ordonné prêtre du diocèse d’Arras le 20 septembre prochain. Peux-tu te présenter ?

 

Je suis Labité Sodjiné Flavien AGBODJAN-PRINCE (un prince sans principauté, du moins, qui n’est pas de ce monde). Je suis d’origine et de nationalité togolaise. J’ai grandi à Lomé dans une famille de 4 enfants dont je suis l’ainé. J’y ai fait tout mon parcours scolaire et universitaire, notamment en sociologie pour mieux comprendre et saisir le fonctionnement des sociétés. Je ne suis pas né avec une cuillère d’or dans la bouche, mais je dirai que je suis né avec la religion dans le sang.

 

             2.Comment as-tu ressenti cet appel ?

 

J’ai grandi dans un climat familial religieux. Enfant, en allant à la messe avec les parents, j’étais chaque fois émerveillé en voyant le prêtre draper de ces plus beaux ornements ; émerveillé de la délicatesse de son geste à l’autel ; émerveillé de la beauté de la liturgie. Très vite, j’ai senti le désir à vouloir être prêtre, mais à cet âge c’est plus le désir de s’habiller comme le prêtre, de faire les gestes comme lui, de vivre la beauté de la messe que je voulais. En faisant une rétrospective sur ma vocation, je me dis que tout est parti de là. Comme le dit le curé d’Ars « pour célébrer dignement le Saint- Sacrifice de la Messe, il n’y avait rien de trop beau », alors que les fidèles aident les prêtres à rendre notre liturgie belle, pour émerveiller les enfants, les jeunes afin de leur donner envie ne serait-ce que de vouloir faire comme le prêtre. La suite on verra.

Avec la fougue de l’adolescence, le goût de l’aventure, de la liberté, ce désir est resté longtemps discret en moi. Il a resurgi plus fermement quand j’étais à l’université. Ceci m’a permis d’entrer dans l’Ordre des Carmes Déchaux où j’ai passé presque dix années de délices sur le mont Carmel. Baigné des lectures des deux Thérèse et de St Jean de la Croix, j’ai fait le noviciat et j’ai prononcé mes premiers vœux en septembre 2013 qui fait de moi un profès simple. Ayant gouté aux délices du Mont Carmel, le Seigneur n’a pas voulu que j’y dresse ma tente. Revenu à la vie civile, j’ai repris les études dans un premier temps à Paris au Centre Sèvre, puis à Lyon.

Convaincu que la grâce du Seigneur se manifeste à tous et que ce que nous sommes nous le devons toujours au Seigneur, je suis entré en contact avec le Diocèse d’Arras grâce à un oncle qui y était comme prêtre-étudiant, pour un nouveau discernement.

 

 

                     3.Dans quel état d’esprit es-tu à l’approche de ton ordination ?

 

Choisir de rester loin de son pays n’est pas chose aisé. Mais ce choix a été guidé par le pape François que j’avais lu quelques jours avant que je ne fasse ma demande au père évêque. Il disait aux jeunes, « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai » (Gn 12, 1). Ces paroles s’adressent aujourd’hui aussi à vous : ce sont les paroles d’un Père qui vous invite à “sortir” pour vous lancer vers un futur non connu mais porteur de réalisations certaines, vers lequel Lui-même vous accompagne... » (Lettre du pape aux jeunes, l’janvier 2017) Je vous répondrai donc en disant comme sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, je cite : « Je ne vais faire qu'une seule chose : commencer à chanter ce que je dois redire éternellement : "Les Miséricordes du Seigneur!..." » (Manuscrit A, 2v) Voilà l’état d’esprit dans lequel je suis actuellement, rendre grâce au Seigneur en chantant ses Miséricordes.

 

Merci beaucoup, priez pour moi. Je ne vous oublie pas non plus.

 

Flavien