J.Delaby militant syndicaliste chrétien
Hommage
Monsieur Julien Delaby 1933-2012
La nombreuse assistance qui accompagnait la famille de Julien Delaby lors de ses funérailles à Lens témoigne de l’importance qu’il a eu dans la région et même au-delà. Il avait tenu à faire inscrire sur l’en-tête du faire-part : “militant chrétien syndicaliste”.
Né à Méricourt le 20 mai 1933, il fut d’abord typographe à l’imprimerie de la Centrale qui appartenait alors à la fédération des mineurs CFTC. Sa première école de militant, ce fut sa famille, où l’on apprenait les valeurs de l’engagement au service des travailleurs. C’était en même temps la JOC qu’il rejoignait dès l’âge de 14 ans.
Il adhère à la CFTC dès son entrée au travail, en 1947. Dix ans plus tard, il devient secrétaire de l’Union locale de Lens et anime la commission des jeunes de l’Union départementale. A trente ans, il est permanent de l’Union départementale aux côtés de Jo Simon et de Henri Crespel. Lors du Congrès d’évolution de la CFTC, en 1964, il conduit la réflexion et participe à la décision majoritaire pour maintenir l’Union départementale dans la CFDT alors que les mineurs demeurent dans la CFTC maintenue.
Ce que l’on retient de lui c’est d’abord son inventivité, sa dimension visionnaire. Attentif aux nouvelles technologies, il faisait en sorte que ce soit partagé par les camarades et les salariés qu’il rencontrait. Il a voulu et développé un syndicalisme, certes revendicatif, mais surtout soucieux de changer la vie quotidienne des gens. Il a contribué à développer un syndicalisme de services. Appelé à siéger en de nombreuses instances tant régionales que nationales, syndicales et interprofessionnelles, et même au-delà des frontières, M. Delaby n’en a jamais perdu pour autant sa fibre régionale. Il avait une manière conviviale, autour d’un repas, de prévenir le risque d’une vision trop nationale ou centralisatrice, notait Mme Notat.
Les responsabilités et les mandats qu’il a assumés manifestent son esprit de responsabilité. Mais cela ne doit pas cacher qu’il était homme de conviction, plus habitué à vouloir établir des passerelles plutôt que d’ériger des digues. Il n’avait pas non plus le syndicalisme triste, et Cafougnette faisait partie de son répertoire.
Sa grande richesse c’étaient ses valeurs humaines, sa fidélité et son affection, ses mots d’encouragement. Pour Dominique Crespel, Julien était un grand homme, mais de ces grands hommes qui sont restés des humbles qui ne recherchaient ni les honneurs, ni l’accumulation des richesses matérielles. Militant, c’est quelqu’un qui a voulu mettre toute sa vie au service des autres parce qu’il aime les autres et qu’il refuse l’exclusion et les injustices.
Dans son homélie, l’abbé Becquart rappelait l’expression “militant chrétien syndicaliste” qu’avait voulu inscrire Julien. Il était marqué, habité par le Christ. Il était à la fois actif et contemplatif. Tous les jours il priait, relisant les évènements de la journée à la lumière de l’évangile, selon la méthode reçu de l’Action catholique, de la JOC en particulier. Il approfondissait sa foi en rapport avec ses activités sociales, plaçant Jésus-Christ au centre de sa vie. Julien avait conscience, qu'en nous quittant, il montait vers Dieu notre Père et je suis sûr, qu'en arrivant, il a dû entendre ces paroles de l'Evangile que nous avons écouté : « Venez, les bénis de mon Père.... chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait ».
« Viens, Esprit Saint ! Pénètre le cœur de tes fidèles ! Qu'ils soient brûlés au feu de ton amour ».
E.H.