Actes des apôtres : Chapitre 1
Au soir de la résurrection
Actes des apôtres en maison d'EvangileActes des apôtres : Actes ch.1
(Lire d’abord le récit des Actes, avant de lire les quelques lignes de commentaire).
Transition avec l’Evangile.1-3
Les quatre premiers versets du chapitre, en forme d’introduction nous relient à l’évangile de Luc, à commencer par l’introduction littéraire qu’il a rédigé à l’intention de son lecteur, Théophile, “celui qui aime Dieu”. Invitation à lire Luc, 1, 1-4. Ces quelques versets évoquent aussi le ch24 de Luc où sont rapportés les récits des disciples d’Emmaüs, de la mission d’annonce : “C’est vous qui en êtes témoins”, ainsi que l’ascension. Deviennent témoins ceux qui ont suivi l’itinéraire de Jésus, depuis la Galilée jusqu’à Jérusalem. Cela sera rappelé avec le choix de Matthias pour remplacer Judas. Notre foi ne peut pas faire l’impasse sur la dimension historique de Jésus qui s’est fait chair (incarnation). Est-ce important pour nous, même si nous le redisons machinalement à chaque profession de foi ?
Ascension et instructions aux apôtres 4-11
Dans l’évangile selon Luc, c’est le soir même de la résurrection que Jésus est emporté au ciel (Luc 24, 51). Ici ce même Luc nous laisse entendre une durée de quarante jours (v.3). Pourquoi cette différence exprimée par ce même Luc ? Faute d’inattention ou perte de mémoire ? A moins de nous inviter à considérer sous des angles différents cette séparation d’avec Jésus. D’une part, l’exaltation de Jésus par Dieu, c’est immédiat avec sa résurrection. D’autre part, il nous faut du temps, à nous les humains pour comprendre (un peu) ce qui se passe. La rupture entre Jésus d’avant et le maintenant est caractérisée par plusieurs expressions : il a été enlevé, il fut élevé, il s’en allait ; ou encore : vous l’avez vu s’en aller. Il n’est plus question de revivre avec Jésus comme avant. Il n’est pas question d’oublier ce qui s’est passé avant, mais il n’est pas question de faire comme avant ! Désormais il importe aux Onze redevenu Douze de se frayer un chemin dans le monde, jusqu’à Rome (les extrémités de la terre, vu depuis Jérusalem).
Par deux fois il est fait allusion au don de l’Esprit. Luc fait souvent à l’Esprit qui donne vie à l’Eglise. L’Eglise est sous le signe de l’Esprit, mais Jésus le Christ ne lui est pas absent. (Celui qui aime chercher, peut déjà repérer les nombreuses évocations de l’Esprit-saint dans les Actes). Une fois de plus les apôtres ne comprennent pas ce qui se passe. “Rétablir le Royaume”, pour eux, c’est une manière de mettre dehors les Romains. Plutôt que de rester le nez en l’air, ils sont invités à devenir témoins du ressuscité.
Reconstitution du groupe des Douze.
De retour à Jérusalem, dans leur salle de réunion, Pierre prend la parole. Cela est étonnant, car l’histoire laisse entendre que Jacques, a pris l’ascendant sur le groupe en tant que “frère du Seigneur”. Pierre est un étranger à la famille. Mais les Actes sont écrits bien après la mort de Jacques et les conflits entre Pierre et Paul sont du passé. Le choix de reconstituer le groupe des Douze est une manière de signifier que Jésus est venu pour tous. Douze, c’est rappeler le monument que Josué avait fait installer au bord du Jourdain, lors de l’entrée en Terre promise, un monument composé de douze pierres, pour signifier que le salut de Dieu est pour tous. (Josué 4). En vue du choix, c’est quelqu’un qui a participé à l’ensemble du parcours avec Jésus. L’expression “tirer au sort” pourrait laisser croire que c’est le hasard qui décide. Pour les disciples c’est laisser le choix dans la main de Dieu et non entre nos mains. Ainsi Mathias fut adjoint aux Onze.
Invitation à méditer les chiffres utilisés dans ce chapitre : Douze ; quarante. A qui, à quelles situations bibliques font-ils référence ? Compléments d'infos dans la FAQ 1 http://arras.catholique.fr/page-20307.html