Carmel de Béthune Année de la Vie consacrée
Homélie le 14 février 2015
Homélie du père Elie Gallois au CARMEL DE FOUQUIERES
Messe du 14 février 2015, à l’occasion de l’année de la Vie Consacrée
Fête des saints Cyrille et Méthode
Jusque là, la communauté juive d’Antioche accueillait volontiers les paroles de l’apôtre Paul :
« Frères, vous qui êtes les descendants d’Abraham, c’est à nous que ce message de salut a été envoyé. Les habitants de Jérusalem et leurs chefs n’ont pas reconnu qui est Jésus… et ils l’ont rejeté.
Mais nous-mêmes, nous sommes venus vous l’annoncer ici : nous vous apportons cette Bonne Nouvelle ; ce que Dieu avait promis à nos ancêtres, il l’a accompli maintenant pour nous… en relevant Jésus de la mort.
Cette Bonne Nouvelle séduit bientôt des non-juifs, des païens.
« Toute la population de la ville s’assembla » pour entendre la Parole du Seigneur.
Mais … A la vue des païens, l’ambiance se gâte et c’est le blocage complet :
« Quand les juifs virent cette foule, ils furent remplis de jalousie. »
Certains juifs réagissent avec violence : « Comment admettre à nos côtés des gens qui n’observent pas la Loi de Moïse ? »
Ne sourions pas trop vite de telles attitudes :
Accueillir l’autre personne tellement différente,
Accueillir la personne étrangère, qui dérange nos habitudes…
Ce sera toujours… une réelle démarche de conversion.
→ Dans quelques mois, nos évêques de Lille-Arras-Cambrai promulgueront les orientations du Synode provincial.
« Pour l’avenir de nos paroisses, les objectifs :
Le pape François invite les chrétiens et les communautés à se tourner vers la mission, plus particulièrement vers les « périphéries existentielles ».
Ce sont plus que des mots :
« L’Eglise est appelée à sortir d’elle-même et à aller dans les périphéries – géographiques, bien sûr – mais également existentielles : là où réside le mystère du péché, la douleur, l’injustice, l’ignorance ; là où le religieux, la pensée, sont méprisés ; là où sont toutes les misères. »
Chers amis, hier, l’évêque réunissait son Conseil et les doyens du diocèse.
Et nous nous sommes réjouis de la belle expérience d’Eglise vécue depuis deux ans dans la préparation et les quatre sessions du Synode provincial.
« C’est sûr, l’Esprit Saint présidait cette assemblée.
Les textes écrits et votés par la très grande majorité des participants ouvrent de grands et beaux chantiers pour le « joie de l’Evangile. »
Dès maintenant, l’essentiel est de prier l’Esprit Saint. Que nous ayons le courage et la joie de préparer nos esprits et nos cœurs à l’accueil et la mise en œuvre de ces appels :
pour que les paroisses s’orientent complètement vers la mission,
pour que les paroisses soient encore plus proches des gens,
pour que les paroisses soient des lieux de communion vivante,
pour qu’elles soient des lieux de participation…
Par exemple, jeudi après midi, je rencontrais plus longuement les animateurs du Secours Catholique de l’antenne de Béthune.
Et je me disais : que nous sommes loin – de corps et de cœur – de toutes ces personnes, de toutes ces familles, ces jeunes et ces enfants, dont vous me parlez cet après-midi !
Et pourtant, en Eglise, nous sommes toutes et tous appelés à partager le même bonheur, la même joie, manifestée et déjà célébrée dans cette rencontre à Antioche.
« En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la Parole du Seigneur : tous ceux que Dieu avaient préparés pour la vie éternelle devinrent croyants. »
Mais la persécution va reprendre. Paul et Barnabé vont être chassés de la ville.
Ça veut dire que la joie de l’Evangile est aussi un chemin de croix et de don total… par amour.
Pour être féconde, une conversion missionnaire doit être enracinée dans le Christ.
Merci à vous, communautés religieuses, de vivre pour nous cette exigence – et, par votre présence et votre vie, de nous rappeler à nous, prêtres, diacres et fidèles laïcs, la nécessité de tenir bon sur le chemin de cette conversion au cœur de la mission.