Monseigneur Olivier Leborgne, évêque d'Arras s'adresse aux baptisés du diocèse d'Arras en ce temps de l'Avent

Lettre à l’attention des baptisés du diocèse d’Arras

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« Que ton visage s’éclaire… »

 

Dimanche 29 novembre 2020 – 1er dimanche de l’Avent

 

 

 

Lettre à l’attention des baptisés du diocèse d’Arras

 

« Dieu, fais-nous revenir à toi, s’écrie le psalmiste, que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés » (Ps 79,4.8.20). Au moment où nous entrons en Avent, je voudrais accueillir avec vous cette prière que nous entendions ce dimanche dans la liturgie.

 

Fais-nous revenir à toi

L’épreuve des deux confinements, des relations distendues et peut-être l’isolement, la précarité sociale et économique croissante, ne sont pas sans nous secouer. Certains traversent l’épreuve en étant renouvelés dans leur expérience spirituelle et leur enracinement en Dieu, d’autres s’éloignent de la source vive qu’est Dieu et se dessèchent. La colère, l’abattement, la lassitude, la tristesse, le repli sur soi, l’inquiétude ou le désespoir sont peut-être aujourd’hui pour vous des compagnons de route.

 

C’est au cœur de notre vie que retentit l’appel du psalmiste. Je vous invite à faire vôtre son appel : « fais-nous revenir à toi. » Qu’importe si nous sommes responsables de l’éloignement, nous pouvons dire : « Maintenant à toi de travailler Seigneur, à toi d’agir. Je te remets les rênes Seigneur : fais-nous revenir à toi, que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés. »  

 

Le temps de l’Avent est un temps pour renaître à la fraicheur de la confiance et au souffle de l’avenir. Le Seigneur seul est la source vive de notre humanité, lui seul la restaure quand elle est abîmée, rend de nouveau possible les relations blessées et les solidarités fragiles.

 

Je vous invite à un premier pas d’Avent : vous exposer au Seigneur, tel que vous êtes, avec votre foi forte ou vacillante, sans avoir peur de vos fragilités, de vos questions ou de vos doutes. Vous exposer jusqu’au cœur à cœur. A Noël, Dieu exprime sa toute puissance dans l’incroyable fragilité d’un enfant qui vient de naître. Il connait tout de nous et nous aime, il se fait homme pour nous rejoindre en tout.

 

Que ton visage s’éclaire

Lumière qui resplendit dans la nuit (cf. Is 9,6)[1], Jésus est le visage du Père : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,9). Sa naissance en notre humanité annonce et porte déjà la puissance de sa vie donnée jusque dans sa mort et sa résurrection.

 

Deuxième pas d’Avent que je vous propose : demander la grâce de l’illumination (c’est ainsi qu’on désignait le baptême dans les premiers siècles de l’Eglise), de l’accueil de « l’énergie, la force, la vigueur qu’il [le Père] a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité des morts » (Ep 1,20), et ainsi d’être réconciliés avec notre propre humanité et celle de nos frères et sœurs. Profitons de cet Avent pour recevoir l’incroyable grâce du sacrement de réconciliation.

 

Que ton visage s’éclaire, Seigneur ![2] Que ta lumière nous illumine, qu’elle brûle nos ombres et nos tristesses et nous embrase du feu de ta charité, qu’elle irradie nos vies de ta vie.

 

Et nous serons sauvés

Parce qu’il nous aime, Dieu nous sauve. Jésus, « Le Seigneur sauve » (Mt 1,21), s’engage à nos côtés, il vient partager notre vie jusque dans la mort pour que nous partagions sa vie dans sa résurrection. Il nous fait participer à sa victoire sur le mal, la violence et la mort. Il nous introduit déjà dans l’amour trinitaire. Essayer d’aimer, construire la paix, nous engager pour la famille, nous mobiliser pour construire une société plus fraternelle et solidaire a vraiment du sens. Ce que nous vivons, quelles qu’en soient les apparences, est travaillé par l’Esprit du Ressuscité. Cela a un poids d’éternité. 

 

Troisième pas d’Avent : entrer dans un regard de salut, accueillir ce salut pour en vivre.

 

Le confinement nous a mis face à la privation. Il y a là une opportunité pour nous préparer autrement à Noël. Dans une solidarité profonde avec ceux que la précarité, la solitude, l’inquiétude… risquent d’écraser, profitons de cet Avent si spécial pour revenir à plus de sobriété. Face à la saturation, choisissons la liberté. Plutôt que la consommation, retrouvons la grâce de la relation.

Acceptons la responsabilité de nos frères. Le salut commence ici.

 

« Fais nous revenir à toi, Seigneur, que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés. » Trois pas d’Avent à vivre personnellement et tous ensemble : s’exposer au Seigneur, se laisser réconcilier, nous ouvrir au salut. Nous n’avons pas idée alors de ce qui pourra rayonner et du service que nous rendrons à notre société.

 

Je me confie à votre prière. Vous pouvez compter sur la mienne. Bel Avent !

 

 

+ Olivier Leborgne

Evêque d’Arras, Boulogne et Saint Omer

 

[1] Dans un passage que nous entendrons dans la nuit de Noël

[2] Chaque jour, sous ce titre, une minute d’espérance vous sera proposée sur le site du diocèse. Venez y « regonfler » votre espérance !