70ème anniversaire de la CDAS
La Commission Diocésaine d'Art Sacré fête ses 70 ans
Déménagement de la maquette par le lycée J. Le Caron d'ArrasLa CDAS, Commission Diocésaine d'Art Sacré fête ses 70 ans. Sept décennies au service de l'art, du beau, de nos églises et surtout de la liturgie.
La Commission Diocésaine d'Art Sacré est une création de Mgr Lestoquoy. Il a eu l'intution de répertorier et de collecter des objets sacrés dans tout le diocèse. Le travail fut fructueux et les objets rassemblés d'une grande qualité. Mgr Lestoquoy était un grand érudit et un historien qui partageait sa vie entre Rome et Arras. Très vite, il y avait de quoi constituer un musée. Ce sera le trésor de la cathédrale. Un trésor n'étant pas un musée, les objets qui y sont rassemblés appartiennent toujours au diocèse et sont susceptibles de sortir et d'être utilisés pour le culte. Les arrageois connaissent bien la Sainte-Chandelle qui rejoint chaque année la procession des Ardents. La grande difficulté du trésor d'Arras et sa position géographique. Il est attenant à la cathédrale mais il n'y a pas de porte. L'accès se fait donc par le musée Saint-Vaast. Hélas, l'accès au trésor de ce côté est rarement ouvert.
L'architecture aussi...
En 1978, Mgr Huyghe et Mgr Harlé, président de la commission, font appel à Bill Twitchet à la suite du décès du père Pentel qui était architecte et prêtre. Pour la première fois, un laïc intégrait la commission.
Jusque-là, la commission s'intéressait presque exclusivement aux objets d'art anciens. Bill Twitchet et Mgr Harlé entreprirent la visite des églises du diocèse selon les besoins locaux. Bill Twitchet se souvient de la phrase que Mgr Harlé distillait volontiers : "Nos ancêtres ont construit des églises pour inculquer la foi chrétienne. On ne peut pas les laisser dans un état de délabrement qui ferait perdre la foi." Les églises tiennent une grande place dans les réunions.
Quand Mgr Lestoquoy souhaita laisser sa place, elle fut proposée à un consultant extérieur, Patrick Wintrebert, conservateur des objets d'art qui dépend du Conseil Général. Il est présent aux réunions sans être membre de la commission.
Sous l'impulsion de Renée Moineau, secrétaire nationale de l'art sacré au CNPL, Centre National de la Pastorale Liturgique, les commissions se sont intéressées aux artistes contemporains. Ce virage coïncidait avec l'arrivée du père Jules Lefévère aux rênes de la commission d'Arras. Il décida d'élargir la commission à plusieurs laïcs et aux femmes. Grâce à cela, une permanence hebdomadaire assurée par Odile Trentesaux, permettait de recevoir les demandes et de suivre les dossiers.
L'installation des bureaux du LIMUSART (LIturgie-MUSique-ART sacré) dans les greniers de la maison diocésaine d'Arras constitue une étape importante. Elle marquait la volonté d'avoir à Arras un reflet du CNPL de Paris.
Avec l'arrivée de Jean-Paul Vasse à l'immobilier du diocèse, Bill Twitchett pouvait se consacrer à plein temps au chantier des églises. "Je suis passé de la cueillette au labour", dit-il avec son bel accent australien. Il s'attachait à visiter méthodiquement les édifices religieux et à constituer des dossiers en vue de leur préservation, de leur aménagement ou de leur réparation.
Bill Twitchett laissa sa place à Monique Durbise en 1997. Monique Durbise continue le recensement des églises. Elles sont plus de mille dans le diocèse. C'est un travail de fourmi et de patience puisqu'elle peut difficilement en visiter plus de quarante dans l'année.
Actuellement, la commission s'applique à développer la partie concert. Il faut savoir que tout concert donné dans une église doit faire l'objet d'un accord de la commission d'art sacré. Il n'est pas question d'interpréter n'importe quelle œuvre dans un lieu sacré. Or, la commission ne reçoit actuellement qu'une quinzaine de demandes par an.
Le rangement du dépôt des objets prend une part importante du travail. C'est loin d'être un trésor, mais il constitue la mémoire des paroisses du diocèse. La commission souhaite exposer ces objets. L'exposition des dentelles dans la cathédrale d'Arras cet été en est le premier exemple.
La notoriété de la septuagénaire est maintenant bien établie. Les membres de la commission ne relâchent pourtant pas leurs efforts. Ils souhaitent être de plus en plus consultés en tant que conseils auprès des prêtres, des fidèles et des maires. Le but est que l'art, objets et édifices, soit au service de la liturgie.
Jean Capelain