Sacré Coeur d'Ecottes
Eglise vêtue de craie et d'ardoise
En traversant le hameau, nous pouvons voir une église vêtue de craie et
d’ardoise, dressant fièrement son clocher. Intéressons-nous à son histoire…
Au Moyen Age, les Chanoines Prémontrés, résidant au monastère de l’abbaye de Licques, avaient en leur possession la majeure partie du hameau d’Ecottes. Ils eurent l’idée de munir ces terres d’une petite chapelle après avoir obtenu l’autorisation d’extraire des pierres des carrières du lieu-dit. Une permission qui leur fut accordée le mois de novembre 1240.
Au XVe siècle, les Anglais envahirent tout le Calaisis, massacrant et pillant de nombreuses églises et chapelles qu’ils rencontrèrent sur leur passage ; parmi elles, l’édifice des religieux de Licques. De cette dernière, il ne reste plus rien. Cependant les fonts baptismaux, taillés dans deux chapiteaux,arboreraient encore une pierre datant de cette chapelle.
Construction de la chapelle
Jusqu’au XVIIIe siècle, les Ecottiers furent privés d’église et de chapelle. Entre 1770 et 1775, l’abbé de Montgazin, grand vicaire de Monseigneur de Partz de Pressy (évêque de Boulogne), fit construire une nouvelle chapelle en faveur des habitants. Il s’était rendu compte du long trajet que les Ecottiers avaient à parcourir pour se rendre à
l’abbatiale de Licques. Suite à cette construction, Constantine Bernet (1760-1834), qui habitait à Rodelinghen, hérita au décès de ses parents, de grandes parcelles de terres dans le hameau. Elle offrit tout à la paroisse. Plus
tard, afin de rendre hommage à cette donatrice, chaque messe débutait par ces mots : “A Mademoiselle Constantine Bernet, bienfaitrice de la paroisse”.
Le 16 novembre 1776, le prêtre eut la permission d’y établir des fonts baptismaux et de bénir un cimetière autour de la chapelle. C’est en 1777 que ce cimetière fut ouvert aux habitants (autrefois,les paroissiens d’Ecottes devaient enterrer leurs morts dans celui de Licques, par le biais de la “voyette des morts”, un petit chemin qui débouchait
en haut de la Bergère). La première inhumation eut lieu le 20 avril, c’était celle de Claude Jean-Baptiste François, surnommé “Desfeuilles”, âgé de 75 ans, laboureur et garde des bois de la Maîtrise des eaux et forêts de Tournehem, époux de Madame Jeanne Froy. Cette même année, y furent également enterrés Louis Froy,
âgé de 46 ans ; Guillaume Malahyeude, 52 ans ; François Hembert, 21 jours et J.-Michel Malot de 45 ans.
Création de la paroisse et agrandissement de la chapelle
En 1861, la cloche, coulée dans son moule, par Drouot de Douai fut bénie par l’abbé Flajollet. Elle avait comme parrain Paul-Amédée de Calonne, marquis de Courtebourne, dernier du nom et époux en deuxièmes noces de Marie-Joséphine-Caroline de Nédonchel.
En 1870, on dota enfin l’édifice d’un clocher ainsi que d’une entrée principale. La même année, le marquis restaura l’intérieur, afin de la louer au Sacré-Coeur. Il fit installer un mobilier Napoléon III. Le choeur fut habillé de boiseries sculptées à la main. Un préchoir y fut installé, ainsi qu’un confessionnal encastré dans le mur. Un grand lustre éclairait l’édifice, aujourd’hui disparu. Deux statues de bois ont été placées de chaque côté de la tribune afin de veiller sur l’assemblée. Entre celles-ci, un bas-relief en plâtre dévoile un blason représentant les armes accolées de Calonne Courtebourne et de Nédonchel avec une devise écrite en latin, “Pour la plus grande gloire de Dieu en l’année 1870”.
Voilà donc l’église telle que nous la connaissons aujourd’hui. Mais les événements ne s’arrêtent pas là…
Mathieu Allexandre
Membre de l’Association
pour la mise en valeur du
patrimoine du pays de Licques